6 févr. 2019

«Le miracle Spinoza – Une philosophie pour éclairer notre vie» de Frédéric Lenoir



Baruch Spinoza est un philosophe qui a vécu en Europe, aux Pays-Bas, au dix-septième siècle. Selon Frédéric Lenoir, sa pensée «… constitue une véritable révolution politique, religieuse, anthropologique, psychologique et morale.» (page 13).

Il sera banni de la communauté juive en raison de ses prises de position. Ses oeuvres seront d’ailleurs «condamnées par toutes les religions» (p. 14), ce qui rend particulièrement attrayant d’aller à la découverte de son raisonnement. Lenoir souligne que «Spinoza critique toutes les religions lorsqu’elles activent les passions tristes des individus…lorsqu’elles se détournent de leur unique vocation – favoriser le développement de la justice et de la charité…» (p. 90).

Les passages du livre portant sur les prophètes (pp. 62 à 64) m’ont particulièrement intéressé, dont ceux-ci :

«C’est par le biais de l’imagination, et non de l’esprit, que s’exprime le don de prophétie.» (p. 62).

«Bref, le discours prophétique ne doit jamais être pris à la lettre, mais toujours interprété, relativisé, précisément parce qu’il est relatif à l’imagination, au tempérament, aux opinions et au mode de vie du prophète.» (p. 64)

Lenoir signale que Spinoza a négligé les dimensions du «cœur» et «identitaires» de la religion qui conduisent des croyants «à des sommets d’humanité» (pp. 98 et 99) et à des liens émotionnels favorisant le développement  de valeurs familiales et communautaires.

Par ailleurs, il indique que «Spinoza est le père de notre modernité politique.» Il serait aussi «… le premier théoricien de la séparation des pouvoirs politiques et religieux et le premier penseur moderne de nos démocraties libérales.» (p. 109)

Lenoir le présente aussi comme le «maître de la sagesse», «un guide vers la joie» qui conduit à «une vie bonne et heureuse» (pp. 122,123). En outre, le Spinoza de Lenoir fait valoir que le «moteur du changement» chez l’humain, «c’est le désir» (p. 164). «Il ne faut pas diminuer ou supprimer le désir, mais l’orienter par la raison.» (p. 167), car, «La gestion du désir, sa réorientation, deviennent la clé du bonheur et de l’épanouissement.» (p. 170) 

Lenoir n’a découvert Spinoza qu’en 2012, et «ce fut un coup de foudre» (p. 10). Il l’«aime profondément» (p. 203). Tout comme lui, il «recherche la vérité et la sagesse» (p. 208). Il adhère au spinozisme tout en étant, toutefois, en mesure d’en identifier les travers. Il est d’ailleurs en désaccord avec le philosophe sur «…sa conception de la femme et sa vision des animaux.» (p. 204) ainsi que sur son «rationalisme absolu» (p. 206)

C’est grâce à l’émission Second Regard à Ici Radio-Canada Télé que j’ai pu découvrir le tandem de philosophes Spinoza-Lenoir.










Lenoir, Frédéric. «Le miracle Spinoza – Une philosophie pour éclairer notre vie». Fayard, 2017. 221 pages.