18 déc. 2014

Ici Laflaque et The Economist

Commentaire élogieux du caricaturiste de la revue The Economist concernant l'émission Ici Laflaque de Radio-Canada; en voici un extrait : «..., Laflaque is a world leader in animated satire.»

The Economist, The World in 2015, «Paperless cartoons», pages 155 et 156.

Lien vers l'article en question :
http://www.economist.com/news/21631778-political-satire-will-increasingly-be-pixelated-paperless-cartoons

28 nov. 2014

L'économie enseignée en anglais à Toulouse et à Paris

De quoi me surprendre! L'économie serait enseignée en anglais aux écoles de Paris (Paris School of Economics) et de Toulouse (Toulouse School of Economics) en France, selon la revue The Economist.

Lien vers l'article de The Economist :

http://www.economist.com/news/europe/21632506-tale-two-french-economists-and-their-rival-schools-toulouse-v-paris

Symbole d'abdication progressive du français? ou Symbole du passage de la France de statut de colonisateur à statut de colonisé?

Pour alimenter votre réflexion à ce sujet, voici un extrait de la «Déclaration de Dakar» adoptée dans le cadre de la  XVè Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, conférence tenue les 29 et 30 novembre :


«Réitérons notre engagement au renforcement de l’usage de la langue française, véhicule des valeurs portées par la Francophonie, au moyen d’actions renforcées en faveur de sa présence et de sa consolidation sur la scène internationale, notamment par l’application du vade-mecum adopté au Sommet de Bucarest, et dans le respect du multilinguisme. À cet égard, reconnaissons que l’éducation doit rester au coeur de la politique intégrée de promotion de la langue française adoptée au Sommet de Kinshasa et des pactes linguistiques. Demandons à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et aux opérateurs de veiller à la réalisation de ces politiques, en application du Cadre stratégique de la Francophonie 2015-2022, adopté par ce Sommet ; »


Est-ce que ça reflète le passé, le présent ou l'avenir?

 

20 nov. 2014

Le nationalisme québécois



Aucun parti politique au Québec ne peut aspirer à diriger le gouvernement sans incarner une vision à la fois traditionnelle et contemporaine du nationalisme québécois. La très grande majorité des Québécois francophones sont d’ailleurs nationalistes. Ils ont été nationalistes bien avant l’émergence, au cours des années 1960, du mouvement indépendantiste. En ce sens, être nationaliste ne signifie pas nécessairement être indépendantiste. Toutefois, un indépendantiste est normalement un nationaliste, et il aimerait, sans doute, que tout nationaliste soit indépendantiste.

Mais qu’est-ce que le nationalisme québécois?

Le politologue Léon Dion a analysé cette question, au milieu des années 1980, à partir des contributions de nombreux auteurs et de ses propres réflexions dans «Québec, 1945-2000,  Tome 1, À la recherche du Québec»*. Il retient «dignité blessée», mots empruntés à André Laurendeau, comme «…la composante majeure de tous les nationalismes que le Québec a connus : la représentation de l’autre non seulement comme le plus fort mais surtout comme s’appliquant par plaisir à humilier le plus faible, voilà l’ingrédient qui constitue le principal ferment du nationalisme québécois.» (pages 113 et 114). Cette «dignité» a particulièrement été «blessée», selon moi, lorsqu’il est devenu évident que l’Accord du lac Meech ne serait pas ratifié, ce qui a contribué à ce qu’une majorité de francophones votent «Oui» au référendum de 1995.

Le professeur Dion signale que le nationalisme québécois ne se limite pas à la langue et à la culture «…il s’étend à toutes les instances sociales. La démographie, les classes sociales et la politique agissent de façon plus ou moins directe sur notre sentiment national. On peut dire du nationalisme qu’il se nourrit de la société entière.» (page 112). Quoi de surprenant alors à ce que ces années-ci l’affirmation nationale prenne la forme d’un vaste débat, maintes fois controversé, sur les valeurs québécoises et la nécessité ou non de les enchâsser dans une charte.

À ceux qui s’inquiètent de la disparition du nationalisme d'ici, monsieur Dion offre ceci : « Parfois, on le dirait en déclin, mourant de mort lente ou presque, mais ce n’est là qu’une ruse de l’histoire; on le croirait à l’agonie et soudainement un événement survient qui le ranime.» (page 112)

Le politologue Dion s’est aussi interrogé sur l’avenir du nationalisme québécois : « Le nationalisme québécois n’est pas mort. Il est en pleine mutation : une mutation due en partie au fait que le Québec est maintenant ouvert sur le plan international et en partie au fait que ses assises se diversifient au point où les gens d’affaires, cette nouvelle classe montante, pourraient bien dans les années prochaines devenir les hérauts d’une toute nouvelle conception de la société et, par conséquent, du patriotisme québécois.» (page 128). Ce passage avait quelque chose de prémonitoire puisque, aujourd’hui, un homme d’affaires est le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) et l’éventuel sauveur du Parti québécois (PQ), et de son option indépendantiste, pourrait bien, lui aussi, provenir du monde des affaires.

En conclusion, cette analyse du nationalisme, bien qu’elle fut rédigée il y a près de trente ans, demeure utile et éclairante au moment où les partis politiques au Québec cherchent encore à présenter aux citoyens ce qui les démarque l’un de l’autre dans leurs programmes respectifs pour répondre à l’évolution, pas toujours facile à saisir et à cerner, des aspirations nationales des Québécois. Sa lecture permet d’aller au-delà de l’actualité et de l’éphémère, et de mieux comprendre d’où l’on vient pour mieux envisager où l’on souhaite aller.

    

*DION, Léon. «Québec 1945-2000, Tome 1, À la recherche du Québec». Les presses de l’Université Laval, 1987. Pages 109 à 129.
 
 

P.S. : On m’a récemment signalé le livre du politologue Louis Balthazar «Nouveau bilan du nationalisme au Québec». Plus de trois cents pages de renseignements et d’analyses sur deux cents ans de nationalisme d’ici. Ce livre a été publié chez VLB éditeur en 2013.
http://www.edvlb.com/nouveau-bilan-nationalisme-au-quebec/louis-balthazar/livre/9782896493920
 

Une critique de ce livre a été rédigée par Louis Cornellier et a été publiée sur le site Internet du quotidien Le Devoir le premier février 2014.
http://www.ledevoir.com/culture/livres/398622/200-ans-de-nationalisme-quebecois

17 nov. 2014

À 105 ans, une source d'inspiration

Mourir à 105 ans demeure exceptionnel. Mourir en champion de natation à cet âge l'est probablement encore plus. Jaring Timmerman a commencé à participer à des compétitions de natation à 78 ans. Il a remporté 160 médailles et établi six records du monde de natation, dont deux, en janvier dernier, dans la nouvelle catégorie des 105 à 109 ans.

Les gènes, l'exercice, la diète et l'état d'esprit expliquent, selon monsieur Timmerman, sa longévité en bonne condition.

Sans nécessairement viser d'aussi bons résultats que les siens, son histoire saura peut-être vous inspirer et vous motiver à prendre en main votre santé et votre destinée.

Voici le lien vers l'article qui résume sa vie :

http://www.theglobeandmail.com/news/national/centenarian-businessman-jaring-timmerman-was-a-star-swimmer/article21487767/

30 sept. 2014

«Regard du Massachusetts sur l'Acadie» de Caroline St-Louis

Dans son essai, Caroline St-Louis analyse le contenu du journal personnel de John Winthrop, gouverneur du Massachusetts au cours de la première moitié du dix-septième siècle, plus particulièrement entre 1630 et 1649. Cet examen sert de base au récit de la naissance de l'Acadie et du Massachusetts et des relations que ces deux colonies ont développées à cette époque. L'une est française et catholique; l'autre est anglaise et puritaine. Leurs motivations et leurs intérêts respectifs sont parfois semblables, parfois divergents, et, nécessairement, influencés par ce qui se passe entre la France et l'Angleterre.

Ce qui ressort de cet ouvrage, c'est, avant tout, le conflit entre les deux gouverneurs français de l'Acadie : La Tour et d'Aulnay. La Tour cherche à développer des liens politiques et commerciaux avec le Massachusetts afin d'avoir le dessus sur d'Aulnay. Il ne réussira pas à avoir l'appui militaire qu'il recherche, mais il obtiendra une entente de libre commerce qui permettra aux marchands du Massachusetts de «...s'insérer dans le lucratif commerce des fourrures à l'est de la rivière Penobscot,...» (page 33). C'est toutefois d'Aulnay qui l'emportera finalement en 1645.

Une fois signée, en 1646, une entente de paix durable entre l'Acadie et le Massachusetts «..., les relations politiques cessèrent complètement entre les deux parties et d'Aulnay continua à protéger les ressources naturelles de l'Acadie.» (page 131).

Madame St-Louis cite en introduction un passage d'une autre étude, celle de Marie Anne MacDonald*, qui résume bien la situation et les conséquences du conflit entre Français à l'époque :

«...lorsque s'ouvre le conflit entre La Tour et d'Aulnay, l'Acadie figure à égalité sinon plus haut que Québec dans les visées coloniales françaises. Lorsqu'il prend fin, elle est épuisée, une proie facile pour la Nouvelle-Angleterre en pleine expansion. Elle devient simple pion dans l'échiquier politique, incapable d'influencer ni son sort ni celui de quiconque.» (page 22).

L'ouvrage de madame St-Louis aide à comprendre les origines de ce qui deviendra la tragédie acadienne, dont le point culminant sera La déportation des Acadiens ou Le grand dérangement.




Références : St-Louis, Caroline. «Regard du Massachusetts sur l'Acadie - Le journal de Winthrop, 1630-1649». Éditions La Grande Marée, 2009. 137 pages.

http://www.archambault.ca/stlouis-caroline-regard-du-massachusetts-sur-lacadiejournal-de-winthrop-16301649-le-ACH002998668-fr-pr

* MacDonald, Marie Anne. «Fortune and La Tour: the civil war in Acadia», 1983.

7 sept. 2014

Indicateurs de récession


Mon article «Récession : des repères»*, publié le 19 septembre 2011, examinait les concepts de ralentissement, récession, dépression et crise. Je récidive cette fois-ci en mettant l’accent sur les indicateurs retenus pour déterminer si une économie est en récession.

Analystes et journalistes de l’actualité économique, qu’ils soient ou ne soient pas économistes, concluent, souvent et automatiquement, qu’il y a récession dès que le PIB réel d’une économie se contracte au cours de deux trimestres consécutifs. En outre, les politiciens se font parfois tendre le piège de se prononcer sur la définition d’une récession. Leur entourage les amène fréquemment à dire : c’est au moins deux trimestres consécutifs de baisse du PIB réel.  
Alors, comment se fait-il que l’une des récessions au Canada n’a duré qu’un trimestre (premier trimestre de 1975), et que la plus récente récession aux États-Unis  (décembre 2007 à juin 2009) a débuté sans que le PIB réel diminue deux trimestres consécutifs au premier semestre de 2008?
La réponse tient au fait que les organismes qui ont la responsabilité de dater les cycles économiques utilisent, en plus du PIB réel, d’autres indicateurs macro-économiques.
Noblesse oblige, commençons par le National Bureau of Economic Research (NBER). Le Comité de datation des cycles d’affaires de cet organisme américain retient le PIB réel, le revenu réel, l’emploi, la production industrielle, le commerce de gros, les ventes au détail et tout autre indicateur qui pourrait, selon les circonstances, éclairer sa décision.[1]

Le Comité de datation des cycles d’affaires  du Centre for Economic Policy Research (CEPR), qui a la responsabilité de dater les récessions pour la Zone euro, utilise lui aussi un ensemble d’indicateurs, dont le PIB réel, l’emploi, l’investissement des entreprises, la production industrielle et la consommation.[2]

Le Conseil sur les cycles d’affaires de l’Institut C. D. Howe retient le PIB réel et l’emploi. Précisons que, depuis 2012, cet organisme a pris le relais de Statistique Canada dans l’identification des récessions au Canada.[3]


Au Japon, le Comité sur les indicateurs de cycles d’affaires du Economic and Social Research Institute (ESRI) analyse un bon nombre d’indicateurs coïncidents, dont la production industrielle, les ventes au détail et le commerce de gros, et il revient au Président de l’ESRI de rendre une décision quant à l’occurrence d’une récession.

Ces quatre organismes insistent sur l’importance d’examiner non seulement la durée, mais aussi l’ampleur et la portée (degré de propagation à l’ensemble de l’économie) de la baisse de l’activité économique dans la détermination de l’occurrence d’une récession.

Le Conference Board ne joue pas de rôle officiel à cet égard. Toutefois, il emploie le PIB réel et son indice d’indicateurs coïncidents pour un bon nombre de pays. Les variables coïncidentes sont, le plus souvent, l’emploi, la production industrielle et les ventes au détail. L’Economic Cycle Research Institute examine lui aussi les cycles économiques d’un bon nombre de pays, et il emploie la méthode du NBER pour déterminer les périodes de récession.

Pour l’économie du Québec, des économistes de Desjardins ont identifié des récessions, mais uniquement à partir du PIB réel. Cependant, en note de leur document à ce sujet, ils ont tenu à préciser ceci :

«…, deux trimestres consécutifs de baisses du PIB réel ou plus ne correspondent pas nécessairement à une récession. Il faut aussi qu’une réduction importante de l’activité économique caractérise la période. Si la baisse est de faible ampleur, il peut s’agir d’une phase de ralentissement.»[4] 



En ce qui concerne les cycles conjoncturels de l’économie mondiale, des économistes du Fonds monétaire international (FMI) utilisent, comme indicateur clé de l’occurrence d’une récession, le PIB mondial réel par habitant pondéré en parité de pouvoir d’achat. Ils examinent aussi la production industrielle, les échanges commerciaux, les flux de capitaux, la consommation de pétrole, le chômage, la consommation par habitant et l’investissement par habitant.[5]


 




Par ailleurs, un point particulièrement faible de l’approche basée sur  deux trimestres  consécutifs de contraction tient au fait que, lors de révisions des données, un trimestre de faible contraction peut bien devenir un trimestre de stagnation ou de croissance faible. Qu’advient-il alors de l’annonce précipitée d’une récession? Elle tombe dans l’oubli ou on l’ignore.






Bien que cette supposée règle des deux trimestres ait les avantages d’être simple, facile à expliquer, automatique et populaire, les spécialistes de l’analyse des cycles économiques la réfutent, ceux-ci préférant exercer leur jugement  à partir d’un certain nombre d’indicateurs  et de critères (durée, ampleur et portée).



Pour conclure, d’où provient cette idée ou croyance que deux trimestres consécutifs de contraction du PIB réel égalent récession?

Il semble qu'elle tire son origine d’une interprétation erronée d’une observation statistique du NBER, durant les années 1960, à l’effet que les récessions aux États-Unis duraient au moins six mois.[6]

Tenant compte de tout ce qui précède, et en s’inspirant des écrits des organismes compétents, ne serait-il pas approprié de suggérer aux politiciens, ainsi qu’à leurs conseillers, la réponse suivante à une interrogation sur la définition d’une récession :

- C’est une diminution importante de l’activité, propagée à l’ensemble de l’économie, d'une durée d'au moins quelques mois.
 
* Lien vers «Récession : des repères» : http://leblogdejpfsurlesindicateursavances.blogspot.ca/2011/09/la-definition-dune-recession.html


N.B. : La version anglaise de cet article est disponible à : http://jpsblogonleadingindicators.blogspot.ca/2014/12/recession-indicators.html





[1] Pour en savoir plus, je recommande au lecteur de consulter la plus récente décision du Comité de datation des cycles d’affaires du NBER ainsi que ses réponses aux questions fréquemment posées à l’adresse :

http://www.nber.org/cycles.html

[2]Le site Internet du CEPR présente les décisions et la méthodologie de son comité de datation des cycles d’affaires à l’adresse : http://www.cepr.org/content/euro-area-business-cycle-dating-committee


[3] Cross, Philip et Philippe Bergevin. «Turning Points: Business Cycles in Canada since 1926». Institut C.D. Howe. Octobre 2012. Disponible à : http://www.cdhowe.org/turning-points-business-cycles-in-canada-since-1926/19364


[4]  Bégin, Hélène et Jonathan Créchet. «Du nouveau pour l’Indice précurseur Desjardins». Desjardins Études économiques. Janvier 2013. Disponible à :




[5] FMI «Perspectives de l’économie mondiale», avril 2009, encadré 1.1, pages 11 à 15 de la version française. Disponible à :


 
[6] Extrait du document, cité ci-haut, de  Cross et Bergevin en page 4 :

«The notion that a recession is defined by two or more consecutive quarterly declines in GDP has become well entrenched in popular discussions. The origins of the consecutive-declines guideline go back to a mistaken interpretation of a simple statistical observation by the NBER that, in practice, recessions in the United States lasted at least six months (Moore 1967). Lay people, anxious to penetrate the byzantine process used at the time to assess cycles, quickly jumped on this as a rule even though it was just a statistical artifact. Indeed, the NBER itself has never used consecutive quarterly declines in GDP as a definition of a recession.»


 

 

 
 
 

14 août 2014

Les 90 ans de l'espoir

Voici le texte que j'ai écrit pour souligner les 90 ans de Maman lors de la Fête de famille 2014.
 
Nous avons déjà souligné, en famille, des anniversaires de naissance de Maman, et chaque célébration avait sa signification.

Cette fois-ci, je vous suggère que les 90 ans de Maman soient un message d’espoir pour nous tous.

L’espoir qu’ayant hérité de bien de vos gènes, nous puissions atteindre les 90 ans, et les dépasser nous aussi.

L’espoir d’être, à nos 90 ans, aussi alertes et actifs que vous sur le plan intellectuel.

L’espoir d’exercer une saine curiosité, de porter intérêt et de comprendre ce qui se passe dans notre milieu et dans notre monde.

L’espoir d’avoir, comme vous, un esprit présent, vif, ouvert à la communication, à la discussion, aux débats.

L’espoir d’être encore en mesure, au même âge que le vôtre, de faire usage de notre bon jugement, un jugement critique et sensé sur la vie et les enjeux de la société.

L’espoir d’avoir, nous aussi, une mémoire exceptionnelle, et de faire mentir l’adage qui veut que la mémoire soit une faculté qui oublie.

L’espoir d’être sage et intelligent. Assez sage pour contourner les problèmes. Assez intelligent pour les solutionner quand la sagesse ne suffit pas.

L’espoir de bien identifier les repères essentiels de la vie afin d’éviter les écueils, les sables mouvants ou les voies sans issue de l’existence.

L’espoir d’être, comme vous, une source vive d’affection et d’amour.

L’espoir d’être, nous aussi, soucieux de la création et de l’environnement.

L’espoir d’être, tout comme vous,
un guide, un phare, un rempart, un exemple de vie pour nos proches.

L’espoir que notre famille et notre entourage trouvent auprès de nous l’accueil, l’attention, la sérénité et la sagesse qui vous caractérisent si bien Maman.

L’espoir que les gens ressentent auprès de nous la paix, la bonté, la maîtrise de soi, la patience, la compassion, la sympathie, la confiance : des qualités ou des attributs dont vous êtes, pour nous, l’incarnation.

Ce qui précède peut paraître désirer beaucoup, mais, dit simplement, c’est espérer vous ressembler.

J’aurais pu écrire un texte plus long, mais j’ai pensé garder bien des réflexions dans l’espoir de les utiliser lorsque vous aurez 100 ans.

Célébrons, ensemble, l’espérance en ce jour où nous soulignons vos 90 ans, en famille unie, comme vous le souhaitez et l’espérez de nous tous.

Bonne fête à notre Maman, notre Grand-maman ou notre Arrière-grand-maman!
 
Si vous souhaitez lire ou relire mon texte sur la soixantaine, vous le trouverez à :
http://jailuetvous.blogspot.ca/2012/11/petite-satire-sur-la-soixantaine.html

10 juil. 2014

Article sur le Festival international de jazz de Montréal

The Economist a publié un article particulièrement élogieux sur le Festival international de jazz de Montréal dans son édition du 21 juin dernier (page 82). L'organisation et l'historique du FIJM y sont bien présentés.

Lien vers le site Internet de la revue :

http://www.economist.com/news/books-and-arts/21604534-organising-jazz-worlds-biggest-street-party-all-jazz

7 juil. 2014

Les nanosatellites

Loin d'être de la science fiction, les nanosatellites existent bel et bien. Il semble qu'il y en ait en orbite depuis l'an dernier.

Les gros satellites, ceux de la grosseur et du poids d'une automobile de grande dimension, sont encore utiles et nettement plus perfectionnés que leur ancêtre, le Sputnik. La venue des modèles réduits ne les a pas rendus désuets.

Les nanos, ceux ne pesant que de un à dix kilos, en forme de cube et de la grosseur d'un grille-pain, circulent déjà autour de la terre. Leur coût : quelques dizaines de milliers de dollars dans certains cas, selon la revue The Economist, soit nettement moins chers que les gros, dont les coûts vont facilement chercher dans les millions de dollars. Ils n'ont pas la polyvalence et la capacité des gros. Ils sont conçus et fabriqués pour répondre à des besoins spécifiques : surveillance des cultures et des moyens de transport, observation de l'espace, etc.

Le Canada est-il présent dans cette aventure spatiale?

Il semble que ce soit le cas, si l'on se base sur un article de The Globe and Mail du 19 juin dernier et sur le site Internet de l'Agence spatiale canadienne où des documents en français sur les nanosatellites sont disponibles (référence ci-dessous). L'Institute for Aerospace Studies de l'Université de Toronto est très actif dans ce domaine.

Sources :

The Economist, édition du 7 juin 2014, pages 13 et 16  «Space: the next startup frontier», et pages 18, 20 et 22 de la section Technology Quarterly «Nanosats are go!»

http://www.economist.com/news/leaders/21603441-where-nanosats-boldly-go-new-businesses-will-followunless-they-are-smothered-excessive

http://www.economist.com/news/technology-quarterly/21603240-small-satellites-taking-advantage-smartphones-and-other-consumer-technologies

The Globe and Mail

http://www.theglobeandmail.com/news/national/canada-russia-relations-cast-pall-over-space-launch/article19233793/

Agence spatiale canadienne

http://www.asc-csa.gc.ca/fra/satellites/brite/default.asp

http://www.atmosp.physics.utoronto.ca/~workshop/presentations_2010/DAY-1%20Alfred%20Ng%20FR.pdf



29 juin 2014

Les Danois et le commerce des fourrures

De ce côté-ci de l'Atlantique, particulièrement dans l'Est du Canada, nous connaissons bien les positions européennes contre le commerce des fourrures, notamment les produits du phoque. Alors, lire que le Danemark, pays membre de l'Union européenne, est le pivot de l'industrie mondiale de la fourrure a de quoi surprendre pour quiconque a une connaissance limitée de cette industrie.

D'après la revue The Economist, le Danemark «... is the home of the Danish Fur Breeders’ Association, the world’s largest fur-auction house, and the heart of expertise about animal skins. As Hollywood is to films and Silicon Valley is to information technology, Kopenhagen Fur is to peddling the pelts of fluffy creatures.» 

En une page, l'article de The Economist nous en apprend beaucoup sur une industrie dont le commerce des produits a jadis joué un rôle central dans l'histoire de notre pays.

Source :
«Adventures in the skin trade : How the Danes became masters of the global fur business», The Economist, édition du 3 mai 2014. Page 62.

Ou bien :
http://www.economist.com/news/business/21601488-how-danes-became-masters-global-fur-business-adventures-skin-trade

28 mai 2014

Régime minceur pour le Rapport sur la politique monétaire


Le «Rapport sur la politique monétaire» (RPM) de la Banque du Canada, publié au début de chaque trimestre, examine l’évolution récente et les perspectives de l’économie mondiale et de l’économie canadienne ainsi que les risques entourant les perspectives d’inflation. La Banque y inclut aussi régulièrement des encadrés ou des annexes portant sur divers sujets. Toutefois, depuis l’édition d’octobre 2013, le RPM est nettement plus court qu’auparavant. Cela peut s’expliquer en partie par des changements à la mise en page, mais, surtout, par l’abandon de la publication d’un bon nombre de graphiques pourtant utiles et intéressants.

En 2012, le RPM avait un minimum de 34 graphiques, en janvier, et un maximum de 40, en octobre, et ce, sans compter ceux des encadrés ou des annexes. En 2013,  les éditions de janvier, avril et juillet avaient respectivement 34, 36 et 37 graphiques; en octobre, on descendit à 27. En janvier et en avril 2014, on passe à 20 graphiques, toujours en excluant encadrés ou annexes. Quant au nombre de pages, il passe de 30 pages et plus jusqu’en juillet 2013, à 27 en octobre dernier, en excluant l’annexe,  à 22 et 26 respectivement en janvier et avril derniers.


 
Dommage, parce que des graphiques peuvent se substituer à bien des mots pour présenter des faits ou des tendances. Si une image vaut mille mots comme le veut l’adage, un graphique, avec titre et légende explicites, en donne au moins tout autant dans un rapport à contenu économique.
 
Plus court, le RPM sera-t-il davantage consulté qu’auparavant? On peut en douter. Les gens qui veulent une version brève peuvent toujours lire le sommaire présenté en trois pages ou encore le communiqué de presse de la Banque pour les plus pressés. Dans sa version raccourcie, le RPM demeure tout de même un document intéressant à consulter. Il reste à espérer que sa cure minceur est terminée.

Enfin, un article de Dean Debby de la Presse canadienne, publié dans l’édition du 20 octobre 2013 de The Globe and Mail, fait référence à un rapport interne  de mars 2012 de la Banque du Canada où il est question des déficiences en rédaction de ses économistes. Diminuer le contenu du RPM n'est pas, selon moi, la solution au problème identifié dans ce rapport interne.

Lien vers le RPM : http://www.banqueducanada.ca/publication/rpm/

  

15 mai 2014

«Le règne des boomers» de Jean-Claude Cloutier


Ce livre de Jean-Claude Cloutier sur les baby-boomers est une mise en contexte du grand chambardement survenu dans la société en raison principalement de leur avènement. Il y a bien l’effet du nombre, mais, comme le signale l’auteur, les changements vont au-delà de cela à maints égards. Leur arrivée coïncidence avec de nouveaux besoins à satisfaire dans l’ensemble de la population et de nouvelles conceptions des rôles, entre autres, dans les domaines de l’éducation et de la santé.

Cette «… espèce d’autobiographie collective.» (page 11) éveille bien des souvenirs chez les lecteurs de cette génération ou chez ceux de la précédente. À ceux de la suivante, l’auteur offre une synthèse répondant à bien des interrogations sur l’effervescence, les espoirs, les rêves, les défis, les expériences, les remises en question, les  controverses, les ambivalences,  les déceptions, les angoisses, etc. de la deuxième moitié du vingtième siècle vue, en particulier, à partir du Québec. Les plus jeunes vont y découvrir que ce qui va de soi aujourd’hui a eu un début dans un passé pas aussi lointain qu’ils peuvent parfois l’imaginer. À tous, ce livre offre la possibilité de mieux comprendre, cerner et saisir l’ampleur des changements survenus ou, encore, de ceux qui sont demeurés en plan. Il fait aussi état des courants de pensée, des événements, des conflits, des forces en présence, et de comment tout cela s’est coulé dans l’histoire du Québec et de ses «boomers».

À la lecture des quelque deux cents pages du livre, on sent bien que monsieur Cloutier a vécu, assimilé, décortiqué et analysé ce qu’il nous décrit et ce, dans un langage vif, accessible et sans détour où il sait éviter les longues descriptions et les écueils qui auraient pu ennuyer le lecteur.
Des passages ne sont pas sans surprendre, comme «…la révolution du Québec…ne donna lieu à aucune autre violence que verbale…» (page 36) et «… au référendum de 1980 sur l’indépendance du Québec.» (page 65). L’auteur apporte cependant les nuances nécessaires lorsqu’il traite du FLQ ainsi que des luttes syndicales aux pages 51 à 53, ou encore de la question référendaire de 1980 à la page 71.

Monsieur Cloutier porte en conclusion un jugement critique sévère envers sa génération :

«… le règne des boomers n’a été déterminant qu’à cause de leur nombre et du poids qu’ils exerçaient sur l’économie, pas parce qu’ils auraient collectivement décidé de changements susceptibles d’améliorer l’humanité ou de compromettre son avenir. Leurs succès et leur aisance, ils le doivent en grande partie à ceux qui les ont précédés.» (page 195).

Bon joueur, il revient tout de même dans les derniers paragraphes sur des contributions importantes sur le plan social : égalité des sexes, traitement des minorités, etc. Il aurait pu ajouter d’autres exemples, comme les progrès des dernières décennies sur le plan des connaissances et de l’innovation où il y a eu des apports majeurs de ses contemporains.

Le livre s’arrête sur le plan chronologique au «Printemps érable», mais les «boomers» eux sont bien loin de s’arrêter. Ils continuent d’être une force économique et sociale et des agents de changement. Le grand chambardement se poursuit avec leur vieillissement. Comment vont-ils continuer d’influencer les choix stratégiques, les investissements en infrastructures économiques et sociales ainsi que la production de biens et services? Un éventuel tome deux nous le dira peut-être un jour bien que monsieur Cloutier semble vouloir laisser à « ...d’autres…[de] prendre la plume» (page 197).

 

Référence

Cloutier, Jean-Claude. «Le règne des boomers - De mai 1968 au printemps érable». Les Éditions GID, 2013. 197 pages.

http://www.leseditionsgid.com/boutique-en-ligne/volumes-hors-collection/le-regne-des-boomers-detail

30 avr. 2014

Théories quantique et de la relativité

Si, comme moi, vous aimez que les choses compliquées vous soient expliquées simplement, voici un paragraphe d'un éditorial de la revue The Economist qui semble bien décrire les théories quantique et de la relativité ainsi que le lien potentiel entre les deux :

«Quantum theory is the theory of small things. It describes electromagnetism and two less-familiar forces that operate at the scale of atomic nuclei. Relativity theory is the theory of big things. It describes the force of gravity. Since inflation is the way the universe made the transition from small to big, it is a good place to look for the missing link.»

Ce paragraphe provient de l'édition du 22 mars dernier de la revue (page 14). L'éditorial complet est disponible à :


http://www.economist.com/news/leaders/21599357-quest-understand-reality-takes-great-leap-backwards-man-suddenly-sees-start

27 avr. 2014

La langue parlée par Jésus, l'Araméen, pourra-t-elle survivre?

Jadis langue utilisée couramment au Moyen-Orient, l'Araméen est en voie de disparition. Ajoutez à cela que Maaloula, seul village où cette langue serait encore d'usage, voit sa population fuir et se disperser en raison de la guerre civile qui sévit et fait des ravages en Syrie. Les perspectives de survie de cette langue s'assombrissent donc encore un peu plus ces temps-ci.

Si vous voulez en savoir davantage sur cette langue, je vous suggère de lire l'article publié dans The Globe and Mail du 18 avril (pages A6 et A7), article aussi disponible sur le site Internet de ce quotidien à :

http://www.theglobeandmail.com/news/world/language-of-jesus-still-spoken-in-syrian-village-but-at-risk/article18064248/

Wikipédia a aussi un bon article en français sur l'histoire de cette langue à :

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Aram%C3%A9en


Mise à jour du 15 février 2015

Une école primaire en Turquie aurait été autorisée, en 2014, à enseigner aux élèves en Araméen, selon un article publié par la revue The Economist le 10 janvier dernier (page 48).


17 avr. 2014

William ou Guillaume

William est le prénom le plus populaire pour les garçons nés au Québec en 2012 et en 2013. C'est ce que nous rapporte un article de La presse canadienne reproduit dans le quotidien Le Soleil, le 15 avril dernier. Le classement des prénoms provient de la Régie des rentes du Québec.

Ce choix a de quoi étonner puisque William, en français, c'est Guillaume.

15 avr. 2014

L'âge et l'appui à la souveraineté du Québec


La revue The Economist du 5 avril dernier (page 31) publie un graphique de Claire Durand de l’Université de Montréal qui présente bien l’évolution de l’appui à la souveraineté du Québec par groupe d’âge chez les francophones. Les données de Mme Durand avaient aussi fait l’objet d’un commentaire de Lysiane Gagnon dans sa chronique «A dim future for sovereignty», publiée le 26 mars dernier dans le quotidien The Globe and Mail.

 

D’après ce graphique, chez les 18-34 ans, l’appui à la souveraineté est passé d’un peu plus de 60 % en 1979 et 1995, à un peu moins de 40 % en 2013. Chez les 35-54, il est passé d’environ 35 % en 1979, à un peu plus de 60 % en 1995, pour descendre à un peu plus de 40 % en 2013. Chez les 55 et plus, il est passé d’environ 20 % en 1979, à un peu moins de 40 % en 1995 et à un peu plus de 40 % l’an dernier. Le seul groupe où l’appui à la souveraineté a poursuivi son ascension, c’est donc chez les 55 ans et plus, bien que cet appui soit à peu près du même ordre de grandeur dans les trois groupes d’âge en 2013, soit plus ou moins 40 %.

Ces chiffres m’ont rappelé la campagne électorale de 1970. J’étais allé à un rassemblement politique du Parti Québécois à Mont-Joli, municipalité du Bas-du-Fleuve. Environ les deux tiers des personnes présentes n’avaient pas encore l’âge de voter. La salle ne pouvait contenir toutes les personnes qui voulaient y entrer. Il y avait une ambiance survoltée, et on nous faisait écouter à maintes reprises le refrain «Québécois, nous sommes Québécois, le Québec saura faire s’il ne se laisse pas faire, etc.» du groupe «Les Sinners», devenu «La révolution française». L’atmosphère atteignit son comble lorsque le charismatique et tribun par excellence qu’était René Lévesque, prît la parole.  Les jeunes de cette époque sont, bien évidemment, les 55 ans et plus d’aujourd’hui.

 

Quelques jours plus tard, j’étais allé dans la même salle où se tenait, cette fois-là, un rassemblement politique de l’Union nationale (UN). Seulement 10 % des sièges étaient occupés, et la très grande majorité des gens avaient plus de 50 ans. J’étais probablement le seul «jeune» présent.

 

Il y a environ deux ans, j’ai vu à la télé des images d’un brunch dominical où Pauline Marois et Gilles Duceppe étaient présents. J’ai cru, un instant, n’y apercevoir que les têtes blanches que j’avais vues en 1970 au rassemblement de l’UN, mais, à bien y penser, je me suis fait la réflexion que c’était plutôt les jeunes de 1970 qui avaient bien changé, du moins physiquement.  

 

Par ailleurs, Jeffrey Simpson, dans sa chronique, publiée le 12 avril dans The Globe and Mail, écrit, entre autres, ceci :

«For example, here’s a little telltale from the Quebec election. An organization called Forum jeunesse runs an electoral awareness campaign for about 70,000 students, 12 to 17, in 350 Quebec schools. Students follow the election, talk about it and are given material from the electoral officer.

Then, a mock vote is taken. Not too long ago, chances are the Parti Québécois would have come first. A few decades ago, the PQ might have won a landslide.

But the mock vote produced a result of Liberals 36 per cent, Coalition Avenir Québec 21 per cent, PQ 18 per cent, Québec Solidaire 13.5 per cent. These students were not of voting age, so the results were hardly scientific. But at the very least, they suggest that the PQ isn’t what it used to be among the young. Which, in turn, doesn’t bode well for the party’s future. »

André Laurendeau a déjà écrit : «Il est normal qu’on soit séparatiste à vingt-cinq ans, cela devient plus inquiétant si on l’est encore à trente-cinq»*. Il serait probablement étonné d’apprendre que, de nos jours, chez les 55 ans et plus, l’option de la souveraineté est à un peu plus de 40 %, et à un peu moins de 40 % chez les 18-34, et de constater que plus on est jeune, moins l’option souverainiste reçoit des appuis.

 

Enfin, voici le dernier paragraphe de l’article de The Economist où l’on retrouvait le graphique de Mme Durand  auquel j’ai référé au début de mon commentaire :

 

«Claire Durand, a sociologist at the University of Montreal, speculates that the sovereignty issue has been defused for younger Francophone voters because of measures taken by successive governments to boost protection of the French language at school and in the workplace, and to acquire more control over the economy and immigration. Maurice Pinard of McGill University, who conducted the first poll on support for sovereignty in Quebec in the early 1960s, sees separatism as a social movement taken up by one generation and dropped by the next. If so, the question for the PQ is what it really stands for. »

 

* Extrait d’un éditorial du quotidien Le Devoir du 8 mars 1961, repris dans «Québec 1945-2000,  À la recherche du Québec» de Léon Dion, tome 1, page 117.

13 avr. 2014

Un engagement électoral du PLQ à réévaluer


Le Parti libéral du Québec (PLQ) a pris des engagements au cours de la dernière campagne électorale en vue d’appuyer les exportations des PME. L’un d’entre eux est libellé comme suit :

 

«Offrir un crédit d’impôt de 50 % à l’exportation aux PME sur les coûts de transport liés aux activités d’exportation, du point d’origine au point de destination. Ce crédit d’impôt s’appliquera aux exportations interprovinciales et internationales. Ce crédit d’impôt aidera davantage les entreprises les plus éloignées des centres de distribution. Il incitera les entreprises à percer des marchés plus distants. Une entreprise pourra ainsi déduire 150 % de ses coûts de transport dans le calcul de son revenu imposable.»

 

Or, un tel crédit d’impôt, s’il devait entrer en vigueur, ne serait pas conforme à l’Accord sur les subventions et les mesures compensatoires de l’OMC, Accord auquel le Québec a adhéré au milieu des années 1990. La liste exemplative de subventions à l’exportation (annexe 1 de cet Accord) indique, entre autres, ceci :

 

« f) Déductions spéciales directement liées aux exportations ou aux résultats à l’exportation qui, dans le calcul de l’assiette des impôts directs, viendraient en sus de celles qui sont accordées pour la production destinée à la consommation intérieure.»

 

Il est ainsi bien évident que le crédit d’impôt proposé par le PLQ constituerait une subvention prohibée au sens de l’article 3 de l’Accord précité.

 

Il existe bien des façons d’appuyer les PME, exportatrices ou non, sans contrevenir aux règles de l’OMC, et les gouvernements les ont utilisées abondamment au cours des dernières décennies. En fait, si une contribution financière gouvernementale (subvention, crédit d’impôt, etc.) n’est pas subordonnée aux résultats à l’exportation ou à l’utilisation de produits nationaux de préférence à des produits importés, elle n’est pas prohibée. Elle peut cependant être examinée par le gouvernement d'un pays importateur en vue d’imposer éventuellement un droit compensateur si elle procure un avantage à l’exportateur, si elle est spécifique et s’il en résulte un préjudice pour les producteurs de ce pays.




Le dossier des subventions et droits compensateurs est relativement calme ces années-ci, en comparaison des années 1980 et 1990, en particulier dans les relations commerciales canado-américaines. La dépréciation du dollar canadien vient améliorer la capacité concurrentielle des entreprises québécoises ces temps-ci. Il ne faudrait pas donner prise à leurs concurrents étrangers en mettant en évidence le soutien que le gouvernement peut leur accorder et ce, avec, par exemple, une mesure qui irait à l’encontre des engagements internationaux du Québec et du Canada.




Au-delà de la conformité de ce crédit d’impôt aux accords commerciaux internationaux, est-ce que cette déduction fiscale additionnelle ne deviendrait pas une incitation pour les entreprises de régions éloignées à desservir des marchés québécois à partir d’entrepôts ou de centres de distribution localisés à l’extérieur du Québec?

 

Un exemple : un fabricant de l’Est du Québec veut élargir sa clientèle et, pour ce faire, il souhaite vendre une partie de sa production dans la région de Gatineau et dans la région d’Ottawa. Où va-t-il choisir de localiser éventuellement son entrepôt ou son centre de distribution? Dans l’est ontarien, où il bénéficiera d’une déduction fiscale de 150 % sur ses coûts de transport, ou bien, dans la région de Gatineau où cette déduction serait de 100 %? S’il choisit l’est ontarien pour des raisons fiscales, l’investissement et les emplois qui y sont associés iront aussi là. 

 

Si le nouveau gouvernement tient à donner suite à cet engagement électoral, ne vaudrait-il pas mieux que la déduction fiscale de 150 % des coûts de transport s’applique aussi bien au marché intérieur qu’aux marchés extérieurs afin d’éviter des effets pervers? Qui plus est, sa proposition ainsi modifiée ne constituerait pas une subvention prohibée au sens des accords internationaux. 
 

 
 

20 févr. 2014

«The Ascent of Money» de Niall Ferguson


«The Ascent of Money», c’est l’histoire de l’évolution du système financier. Ce qui va de soi aujourd’hui dans le monde de la finance : banques, bourses, obligations, assurances, etc., Niall Ferguson nous en retrace les origines, l’évolution, les innovations, les difficultés,  les crises, ainsi que l’émergence et la consolidation des institutions qui en soutiennent la pérennité.

Ferguson nous explique comment les humains en sont progressivement venus à évaluer et à codifier leurs échanges, et à rechercher des moyens d’en faciliter le paiement ou le financement. Il met en évidence comment la finance, au sens large, vient appuyer la réalisation de projets, et contribue à accélérer le développement et la prospérité économiques. L’auteur ne cache pas non plus que les financiers se sont impliqués dans bon nombre de projets controversés ou nuisibles sur le plan humain, dont les efforts de guerre.  Les périodes d’instabilité économique et de crise financière y sont aussi examinées afin, notamment, d’en tirer des enseignements.

Parmi les multiples sections du livre qui ont suscité mon intérêt, je vous en signale quelques-unes :

·         La contribution à la finance de la Famille Medici;

·         La venue des Rothschilds au monde de la finance;

·         Le développement des concepts de base et du marché de l’assurance en Écosse;

·         L’échec de la stratégie de financement des efforts militaires du Sud durant la Guerre de Sécession aux États-Unis.

·         L’examen de la débâcle des Savings & Loan, du désastre de Long-Term Capital Management, ainsi que la faillite de Enron, même s’il s’agit d’histoires récentes.

Par contre, parfois, l’auteur prend des détours assez longs pour amener ses sujets, comme ses références à l’ouragan Katrina, ce qui peut être à certains égards ennuyants.

L’œuvre de Ferguson n’a pas l’ampleur et ne suscite pas l’intérêt de livres d’histoire de plus grande portée, comme «La grande aventure de l’humanité»* ou «Christianity, the First Three Thousands Years»**, mais je n’ai aucune hésitation à vous en recommander la lecture.

Par ailleurs, on commémorera bientôt les cent ans du début de la première guerre mondiale. Le contenu des pages 298 et 299 du livre de monsieur Ferguson vient nous rappeler que dans les années et les mois précédant le début de cette guerre, bien des gens en étaient venus à croire qu’une guerre entre les principales nations européennes était invraisemblable.

Enfin, voici quelques extraits du livre du professeur Ferguson qui peuvent porter à réflexion :

«The historical reality, as should by now be clear, is that states and financial markets have always existed in a symbiotic relationship. Indeed, without the exigencies of public finance, much of the financial innovation that produced the central banks, the bond market and the stock market would  never have occurred.» (page 363)

«… most importantly, without easy credit creation a true bubble cannot occur.» (page 123)

«The financial crisis that struck the Western world in the summer of 2007 provided a timely reminder of one of the perennial truths of financial history. Sooner or later every bubble bursts. Sooner or later the bearish sellers outnumber the bullish buyers. Sooner or later greed turns to fear.» (page 9)

«… I have come to understand that few things are harder to predict accurately than the timing and magnitude of financial crises, because the financial system is so genuinely complex and so many of the relationships within it are non-linear, even chaotic.» (page 16)

«But, as John Maynard Keynes once observed, in a crisis ‘markets can remain irrational longer than you can remain solvent’.» (page 329)

«For Christians, lending money at interest was a sin. Usurers, people who lent money at interest, had been excommunicated by the Third Lateran Council in 1179. Even arguing that usury was not a sin had been condemned as heresy by the Council of Vienna in 1311-12.» (page 36)

«There is no question, certainly, that the financial revolution preceded the industrial revolution.» (page 53)

«The principal driver of bankruptcy turns out to be not entrepreneurship but indebtedness.» ( page 62)

«Inflation is a monetary phenomenon, as Milton Friedman said. But hyperinflation is always and everywhere a political phenomenon, in the sense that it cannot occur without a fundamental malfunction of a country’s political economy.» (page 105)

«Of all the lessons that have emerged…, this remains the most important: that inept or inflexible monetary policy in the wake of a sharp decline in asset prices can turn a correction into a recession and a recession into a depression.» (page 164)

«Money is not metal. It is trust inscribed…And now, it seems, in this electronic age nothing can serve as money too.» (page 31)

 

Référence : Ferguson, Niall. «The Ascent of Money - A Financial History of the World». Penguin Group, 2008. 367 pages.

*Mon commentaire sur ce livre est à :
http://jailuetvous.blogspot.ca/2013/03/jai-relu-la-grande-aventure-de-lhumanite.html

**Mon commentaire sur ce livre est à : 
  http://jailuetvous.blogspot.ca/2011/09/jai-lu-christianity-first-three.html