Dans son roman «mãn», Kim Thúy nous fait découvrir les us et coutumes ainsi que les valeurs des Vietnamiens. Après les premiers épisodes de sa vie vécue au Vietnam, Mãn, son personnage principal, épouse un canadien d'origine vietnamienne. Même une fois établie à Montréal, son univers de référence demeure le Vietnam. Il faut dire qu'elle est d'abord confinée à la cuisine du restaurant mené par son mari. Les mets et la majorité des clients sont vietnamiens dans une communauté principalement originaire de l'Asie de l'Est. Sa vie est routinière, et elle ne s'attend pas à plus. Le passage suivant du livre résume bien son état d'esprit : «Mon mari et moi avancions sur une route aussi lisse et plane qu'une piste d'atterrissage.» (page 105). Pouvait-elle espérer mieux? Laissons-là s'exprimer : «Voilà pourquoi je m'appelle Mãn qui veut dire «« parfaitement comblée»» ou «« qu'il ne reste plus rien à désirer»», ou ««que tous les vœux ont été exaucés»». Je ne peux rien demander de plus , car mon nom m'impose cet état de satisfaction et d'assouvissement.» (pages 34 et 35).
Toutefois, progressivement, le monde de Mãn prend de l'expansion grâce aux liens d'amitié qu'elle développe avec Julie, une Québécoise à l'esprit ouvert et sensible aux besoins des autres : elle rencontre d'autres gens, tisse des liens d'amitié, réalise des projets, relève des défis, effectue des voyages, vit de nouvelles émotions, etc. Son état d'esprit change. Ses attentes par rapport à la vie évoluent. Ses émotions basculent, notamment lorsqu'elle fait connaissance de Luc. Cette rencontre vient la bouleverser «... je ne savais rien encore de cet homme , qui était subitement devenu le centre de mon univers alors que je n'avais ni centre ni univers.» (page 108). Même si leur relation amoureuse prend fin, sa vie, et ses interactions avec les autres, incluant ses enfants, en restera imprégnée.
«mãn» est rédigé dans le même style que «ru» (voir ci-dessous* mon commentaire du 27 mars 2011 concernant ce livre), à la différence que celui-ci est un roman autobiographique, alors que celui-là est présenté tout simplement comme une œuvre de fiction.
À l'endos du livre, l'auteure y est présentée comme étant la «...fidèle maîtresse des mots.», et c'est loin d'être une exagération.
* Lien vers mon commentaire du 27 mars 2011 :
http://jailuetvous.blogspot.ca/2011/03/jai-lu-ru-de-kim-thuy.html
Référence : Thúy, Kim. «mãn». Éditions Libre Expression, 2013. 145 pages.
Je vous écris de brefs commentaires sur mes lectures (livres, articles de revues, etc.). N'hésitez pas à me faire connaître vos suggestions de lectures en utilisant la rubrique « commentaires » qui apparaît au bas de chaque message.
28 déc. 2013
22 déc. 2013
Fracturation hydraulique : une nouvelle méthode de purification de l'eau souillée
La qualité de l'eau utilisée dans l'extraction par fracturation de gaz et de pétrole est une source importante d'inquiétude, notamment en raison des risques de contamination de la nappe phréatique ou d'autres sources d'approvisionnement en eau potable. Cette eau revient souvent à la surface salée et contaminée par des produits chimiques. Son évaporation est, semble-t-il, la façon habituelle de tenter de la nettoyer. La revue The Economist nous apprend qu'une nouvelle méthode de purification a été mise au point par Memsys Clearwater. Cette méthode serait basée sur la technologie développée pour la désalination de l'eau de mer. Son nom : vacuum multi-effect membrane distillation. Je ne me hasarderai pas à vous la décrire de crainte de vous induire en erreur. Je vous réfère plutôt à l'article de la célèbre revue britannique. L'eau souillée au cours du processus de fracturation serait suffisamment propre une fois traitée selon cette technique pour servir à l'irrigation ou être de nouveau utilisée à des fins de fracturation.
Au fur et à mesure que le progrès technologique permettra de trouver une ou des solutions au problème de la contamination de l'eau, l'opposition à la fracturation hydraulique s'atténuera. Il sera alors possible de produire et d'utiliser davantage de gaz naturel, la source d'énergie probablement la moins nuisible sur le plan de l'environnement parmi les énergies d'origine fossile.
Référence : The Economist Technology Quarterly. Section centrale de l'édition du 30 novembre 2013 de la revue The Economist. Article intitulé «Clean that up». Pages 7 et 8.
Au fur et à mesure que le progrès technologique permettra de trouver une ou des solutions au problème de la contamination de l'eau, l'opposition à la fracturation hydraulique s'atténuera. Il sera alors possible de produire et d'utiliser davantage de gaz naturel, la source d'énergie probablement la moins nuisible sur le plan de l'environnement parmi les énergies d'origine fossile.
Référence : The Economist Technology Quarterly. Section centrale de l'édition du 30 novembre 2013 de la revue The Economist. Article intitulé «Clean that up». Pages 7 et 8.
30 oct. 2013
Analyse du Plan de développement du commerce extérieur du Québec
Le Plan de développement du commerce extérieur 2013-2017 (PDCE), présenté le 28 octobre dernier, par le ministre Jean-François Lisée, est un bon exercice de mise au goût du jour de l’offre de services du gouvernement du Québec aux entreprises exportatrices de biens et de services sur le marché des autres provinces et le marché international. Ce plan semble cependant mal nommé puisque la dimension importation du commerce extérieur y est absente, mais on ne peut blâmer le gouvernement d’ignorer cela dans son plan. Le thème «Investir dans l’exportation, c’est investir dans le Québec» est davantage évocateur du contenu et des intentions que le nom du plan. Outre l’appui aux exportateurs, il y est question de mesures en vue de promouvoir les atouts du Québec à l’étranger.
Ce plan
annonce une adaptation aux nouvelles réalités des services à l’exportation
développés tout au cours des dernières décennies. Cependant, il n’est pas assez
ambitieux, probablement, entre autres, en raison de contraintes de budget. Il
est particulièrement timide sur le développement de la présence internationale
des entreprises. Vendre est important, mais l’implantation à l’étranger ne doit
pas être négligée que ce soit, par exemple, pour offrir un service
d’installation ou d’entretien en complément du produit vendu ou encore pour
produire, au besoin, ailleurs qu’au Québec, même si, sur le plan politique, il
s’agit d’un sujet plutôt tabou.
Le PDCE offre
un bel équilibre entre la nécessité d’appuyer de nouveaux exportateurs ainsi
que ceux en consolidation et en diversification de marchés. Le gouvernement
résiste ainsi au fantasme de mettre toutes ses énergies dans la diversification
tout azimut, sujet qui continue d’avoir bonne presse.
Sur le plan
des marchés prioritaires, le gouvernement cède au chant de sirènes; elles lui
semblent toutes attrayantes, et l’éparpillement des efforts et des ressources
pourrait bien en résulter. Le buffet des territoires prioritaires présenté à la
section 1.1 du plan en offre vraisemblablement trop aux convives par rapport à
leur appétit réel et, encore plus, par rapport aux ressources humaines et aux
moyens financiers mis à la disposition des intervenants en développement de marchés.
À trop vouloir étirer la capacité des ressources à livrer des services sur un
trop grand nombre de territoires, on risque fort de n’offrir qu’un appui ponctuel aux exportateurs plutôt qu’un
soutien stratégique et continu. Un bon ciblage et une bonne sélection
s’imposent dans toute stratégie de diversification des marchés, tout comme, par
analogie, dans l’investissement de portefeuille.
Les
objectifs, les orientations, les cibles et les actions retenus et présentés
dans les sections 4 et 5 du document sont les éléments forts du PDCE. On sent
bien qu’ils ont fait l’objet d’un examen attentif de la part des auteurs du
plan et des divers intervenants en développement des exportations et en
promotion du Québec à l’étranger. La concertation et la synergie ont ainsi
porté fruit, d’où l’importance de continuer dans cette voie comme le prévoit d’ailleurs
le Plan.
Ce qui surprend, c’est de retrouver dans le Mot de la Première Ministre : «Son objectif est simple : réduire notre déficit commercial par l’augmentation de nos exportations.». Le Plan peut y contribuer, bien que marginalement. On voit mal comment «…des ventes fermes totalisant plus de 940 millions de dollars.» (page 19 du plan), étalées sur trois ou quatre ans au minimum, peuvent influer de façon importante sur un déficit du commerce des biens et services qui se chiffrait à 24,4 milliards de dollars en 2012. Une stratégie de remplacement du pétrole importé aurait nettement plus de portée sur la réduction du déficit que le PDCE.
Ce qui surprend, c’est de retrouver dans le Mot de la Première Ministre : «Son objectif est simple : réduire notre déficit commercial par l’augmentation de nos exportations.». Le Plan peut y contribuer, bien que marginalement. On voit mal comment «…des ventes fermes totalisant plus de 940 millions de dollars.» (page 19 du plan), étalées sur trois ou quatre ans au minimum, peuvent influer de façon importante sur un déficit du commerce des biens et services qui se chiffrait à 24,4 milliards de dollars en 2012. Une stratégie de remplacement du pétrole importé aurait nettement plus de portée sur la réduction du déficit que le PDCE.
On voit bien
dans le Plan comment le gouvernement va allouer les 81,7 millions de dollars
sur trois ans. C’est clair et précis, particulièrement dans l’annexe 1 portant
sur le cadre financier. Ce qui étonne, c’est de ne pas retrouver de précisions
sur le «… plus d’un milliard de dollars en soutien financier qui est mis à la
disposition de nos entreprises d’ici 2017, pour la réalisation de projets à
l’exportation.» (page 19). C’est sur ce milliard, qui n’est pas rien, que le
PDCE aurait dû porter, ainsi que sur toutes les ressources impliquées dans
l’accompagnement-conseil. Dans ces circonstances, le Plan semble davantage une
justification de budget additionnel qu’un plan d’ensemble pour stimuler les
ventes de nos entreprises à l’extérieur du Québec. Ce plan a tout de même le mérite de procurer du
budget pour défrayer les activités et les initiatives des gens qui oeuvrent au
développement des exportations et à la promotion à l’étranger des atouts du
Québec.
Enfin, le
soutien financier de plus d’un milliard de dollars devrait susciter des
investissements de plus de 3,5 milliards de dollars sur quatre ans entraînant
la création de plus de 10 000 emplois (page 19). Le Plan, et son budget de
81,7 millions, devrait à lui seul générer 6 000 emplois sur 4 ans. Cela
suscite des interrogations et mérite des explications, car on peut douter que
moins de 10 % de l’enveloppe financière dédiée à l’exportation génère 60 % des
emplois prévus. Toutefois, si cette estimation est correcte, l’efficacité
attendue de l’accompagnement-conseil et de l’appui financier prévus au Plan ne
devrait-elle pas inciter le gouvernement à réorienter au complet le soutien
financier de plus d’un milliard?
Note :
Le Plan de développement du commerce extérieur et son sommaire sont disponibles
à : http://www.mrifce.gouv.qc.ca/fr/salle-de-presse/actualites/1325218 sept. 2013
Le libre-échange, un dossier «ultrasecret» en mars 1985 : on peut en douter
Le projet de négociation de libre-échange entre le Canada
et les États-Unis était-il bel et bien un projet secret ou même ultrasecret en
mars 1985? L’information disponible sur le site Internet de Radio-Canada* dans le cadre de la présentation d’un dossier
et d’entrevues sur la carrière politique de monsieur Brian Mulroney va dans ce
sens. En voici un extrait :
«Le projet
est alors ultrasecret. Les fonctionnaires reçoivent l’ordre de ne pas
l’ébruiter. Le public canadien ne doit pas savoir.»
Cela a de quoi étonner, et mérite un retour sur ce qui a
été publié à l’époque.
En novembre 1984, le gouvernement dirigé par Brian
Mulroney rend public «Une nouvelle
direction pour le Canada : programme de renouveau économique». Il y
annonce qu’il «…étudiera
en priorité,…, tous les moyens possibles d’obtenir un accès plus sûr et plus
libre aux marchés.».
En janvier 1985, le ministre James F. Kelleher rend
public le document de travail intitulé «Comment
maintenir et renforcer notre accès aux marchés extérieurs». Un accord
commercial bilatéral (Canada-États-Unis) global est l’une des options examinées
dans ce document. Le gouvernement fédéral y indique, tout comme en novembre,
qu’il consultera les provinces et les représentants du secteur privé sur les
options présentées dans ce document.
Au cours du Sommet de Québec tenu les 17 et 18 mars 1985,
est rendue publique la «Déclaration du
Premier ministre du Canada et du Président des États-Unis d’Amérique concernant
le commerce des biens et services». On y retrouve, entre autres, les
paragraphes suivants :
«Nous avons aujourd'hui convenu
d'accorder la plus haute priorité à la recherche de moyens mutuellement
acceptables de réduire et d'éliminer les barrières commerciales existantes de
façon à maintenir et à faciliter le flux des échanges et des investissements.»
«Nous avons demandé à
l'ambassadeur Brock, délégué commercial général des États-Unis, et à
l'honorable James Kelleher, ministre du Commerce extérieur, d'établir
immédiatement un mécanisme bilatéral pour recenser toutes les possibilités de
réduire et d'éliminer les barrières commerciales existantes, et de nous faire
rapport dans les six mois qui viennent.»
Il n’y est
pas dit explicitement que le Premier ministre a proposé la négociation d’un
accord de libre-échange, mais on discerne bien que le sujet a été sérieusement discuté.
Instructions sont également données dans cette déclaration publique de régler
des «entraves spécifiques au commerce»
qui seront éventuellement des sujets importants des négociations de
libre-échange.
Dans un article publié dans l’édition d’octobre 2007 de
la revue Options politiques de l’Institut de recherche en politiques publiques
(IRPP), Charles McMillan, conseiller politique senior du Premier ministre
Mulroney de 1984 à 1987, écrit :
«To
the surprise of International Trade Minister, James Kelleher, his department
and the entire cabinet, the consultations exercise produced an overwhelming
consensus in the Canadian business community to push for a bilateral trade
agreement…and many supporters among labor, academe, and some provinces, moulded
a constituency for a free trade agreement with the US.» (page 30).
Monsieur Mulroney indique en entrevue au journaliste Guy
Gendron qu’il souhaitait garder la proposition d’accord bilatéral secrète en
mars 1985 pour prendre le temps de «préparer
le terrain». Il semble bien que «le terrain» était déjà bien fertile et bien
connu à ce moment-là.
Les travaux et les consultations se sont poursuivis
publiquement et en privé au cours des semaines et des mois suivants. La Commission
royale d’enquête sur l’union économique et les perspectives de développement du
Canada (Commission Macdonald) y a ajouté sa contribution, notamment dans son
rapport final en septembre 1985. Le Premier ministre, ayant aussi reçu le
rapport demandé six mois plus tôt au ministre Kelleher, s’est alors senti à
l’aise d’informer formellement, le 26
septembre, la Chambre des Communes de son projet de tenir des négociations de
libéralisation des échanges avec les États-Unis.
Les
affirmations de dossier «ultrasecret» et de la nécessité de « préparer le
terrain» pourraient tenir, mais à un moment antérieur à mars 1985.
Dans son article précité, Charles McMillan indique (page 28 de la revue)
que :
«Shortly after Mulroney was elected on September 4,
1984,…, Mulroney accepted the President’s invitation for bilateral talks in
Washington. At those meetings, President Reagan reiterated his 1980 initiative
for a Canada-US-Mexico free trade zone,…, however vague the details.»
À son retour à Ottawa, il est bien possible que monsieur
Mulroney en ait parlé à ses fonctionnaires et leur ait demandé de garder cela «ultrasecret», tout en leur indiquant
l’importance de «préparer le terrain».
La séquence relatée ci-dessus, c'est-à-dire documents de novembre 1984 et de
janvier 1985, déclaration conjointe de mars 1985, etc., serait alors compatible
avec ce qui est dit en entrevue par monsieur Mulroney au journaliste Guy
Gendron, à tout le moins sur le secret et la préparation du dossier. Il
suffirait, je suppose, de vérifier auprès de monsieur Mulroney si ses souvenirs
à cet égard ne réfèrent pas à septembre
ou octobre1984, plutôt qu’à mars 1985.
Dans la vidéo de Radio-Canada, le présentateur dit que monsieur Mulroney «…reconnait avoir trompé les Canadiens sur ses intentions concernant l’Accord de libre-échange avec les États-Unis.». Sur la base des documents publiés, notamment en 1985, j’avance l’hypothèse que, au cours de l’entrevue réalisée en 2013, il s’est tout simplement, et bien involontairement, «trompé» sur la dimension publique du dossier en mars 1985.
*Voici le lien vers la page pertinente du site Internet
de Radio-Canada :
Dans la vidéo de Radio-Canada, le présentateur dit que monsieur Mulroney «…reconnait avoir trompé les Canadiens sur ses intentions concernant l’Accord de libre-échange avec les États-Unis.». Sur la base des documents publiés, notamment en 1985, j’avance l’hypothèse que, au cours de l’entrevue réalisée en 2013, il s’est tout simplement, et bien involontairement, «trompé» sur la dimension publique du dossier en mars 1985.
10 sept. 2013
«De l'étalon-sterling à l'étalon-dollar» de Roger Dehem
Le livre de Roger Dehem intitulé « De l’étalon-sterling à
l’étalon-dollar» a été publié il y a un peu plus de quarante ans. Il est riche
en connaissances et en réflexions sur les politiques monétaires respectives des
États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, notamment entre 1873
et 1971. Comme l’indique bien le sous-titre de cet ouvrage, c’est d’une «Synthèse
d’histoire monétaire» dont il s’agit, et elle est particulièrement bien
documentée.
Le professeur Dehem y met en évidence les bonnes
décisions des autorités politiques et monétaires nationales à certains moments.
Il s’indigne toutefois de ce qu’il appelle des «aberrations», et elles furent
nombreuses, aberrations qui se sont avérées couteuses pour les citoyens et
déstabilisantes pour les économies.
Avec preuves à l’appui, il écrit :
«De toute l’histoire des décisions de politique
économique, il n’est sans doute pas d’épisode plus déconcertant que celui de la
politique monétaire aux États-Unis de 1929 à 1933.» (page 114).
«Si la politique de stérilisation de l’or au cours des
années 1920 fut défendable du point de vue national, celle des années 1929-1933
fut catastrophique, tant au point de vue intérieur qu’à celui du reste du
monde. Parmi toutes les politiques qui auraient pu être adoptées pour relancer
l’économie interne en 1933, celles qui furent effectivement appliquées furent
les pires que l’on puisse imaginer du point de vue externe ; leur efficacité
interne est, par ailleurs, discutable.» (page 119).
Et il ajoute :
«Non seulement la gestion monétaire était-elle contraire
à l’intérêt mondial, mais elle infligea des souffrances immenses et inutiles au
peuple américain.» (page 137).
Ses critiques ne se limitent aux décisions américaines,
malgré ce que peuvent laisser croire mes choix de citations. Il en a aussi
contre des décisions de pays européens, en particulier les choix de la France à
divers moments.
Il examine en
outre les efforts de la communauté internationale pour améliorer la
collaboration et la concertation entre les pays pour tenter d’éviter dans l’avenir
la répétition des erreurs du passé. Il se penche notamment sur «Le compromis de
Bretton Woods» et la «paralysie» du Fonds monétaire international à ses débuts.
Il nous livre également ses réflexions sur la faisabilité, à l’époque, de l’union
monétaire en Europe.
L’étude du professeur Dehem s’arrête à la décision des
États-Unis, en août 1971, de suspendre la convertibilité-or du dollar.
Toutefois, l’histoire des crises monétaires et financières est loin d’être
achevée, comme nous le démontre bien l’actualité économique, notamment depuis
2007-2008. Cette fois-ci, la gestion laxiste des risques serait la principale
cause de la crise financière. La connaissance de l’expérience des années 1930 a,
à tout le moins, amené les autorités publiques et monétaires à intervenir avant
que cette crise ne se transforme en désastre. Politiques monétaires
expansionnistes, dépenses gouvernementales en infrastructures et plans de
sauvetage des banques et d’industries, notamment celle de l’automobile en
Amérique du Nord, se sont conjugués afin d’éviter le pire.
Enfin, pour compléter la lecture de ce livre, pourquoi ne
pas entreprendre celle de «The Ascent of
Money» de Niall Ferguson, publié en
2008. Il y a déjà trop longtemps que ce livre repose sur une tablette de ma
bibliothèque.
Référence : Dehem, Roger. «De l’étalon-sterling à l’étalon-dollar». Calmann-Lévy, 1972. 222
pages.
5 sept. 2013
«Lettres à un jeune politicien» de Lucien Bouchard
Les neuf «Lettres à un jeune politicien» de Lucien
Bouchard sont en quelque sorte un aide-mémoire sur des moments marquants, pour
le Québec et lui, de la deuxième moitié du vingtième siècle sur le plan
politique. Il nous rappelle comment il les a vécus et les enseignements qu’il
en a tirés, ce qui lui permet d’y ajouter ses conseils. Il y relate les virages
qu’il a effectués au cours de sa vie politique, comme au moment de l’échec de
l’Accord du lac Meech et à la suite de la campagne référendaire de 1995 où il
est passé de la scène politique à Ottawa à celle de Québec.
Ces lettres révèlent bien des dimensions de la
personnalité et du caractère de monsieur Bouchard ainsi que sa capacité de séduire
et de convaincre ses concitoyens. Il a su incarner le ressentiment et la
déception de bien des Québécois à la
suite de l’échec de Meech. Ses qualités d’orateur et ses discours passionnés
ont permis au camp du Oui lors de la campagne référendaire de 1995 d’éviter une
raclée et d’entretenir chez ses militants l’espoir que la prochaine fois
pourrait être la bonne. Pour les tenants du Non, ils ont été à même de
constater qu’il faut plus qu’une bonne cause lorsque le porte-parole des adversaires
est redoutable et admiré de ses concitoyens. Cela n’a pas été sans rappeler que
lors de la campagne référendaire de 1980, ce fut l’intervention d’un autre
leader en qui bien des Québécois avaient confiance qui a nettement contribué à
la victoire décisive du camp du Non.
Une dixième lettre pourrait s’ajouter à celles de
monsieur Bouchard. Une lettre de mise en garde et d’appel à la prudence lorsque
éloquence, charisme, passion, magnétisme en viennent à l’emporter, ou presque,
sur la logique, la raison et le bon sens.
Enfin, le livre de monsieur Bouchard est avant tout un
appel à la participation des jeunes à la vie démocratique et à leur engagement
en politique active. L’extrait suivant résume bien, selon moi, son
intention :
«…nos plus
brillants esprits doivent, de toute urgence, investir les partis politiques et
les lieux de pouvoir. C’est désormais à eux, c’est-à-dire à toi et à tes jeunes
concitoyens, d’affronter les grands défis du temps : l’éducation, la
santé, l’économie, l’environnement, les finances publiques.» ( page 115).
Référence : Bouchard, Lucien avec Pierre Cayouette.
«Lettres à un jeune politicien». VLB
Éditeur, 2012. 120 pages.
16 juil. 2013
«Offrir Dieu» de Yvon Joseph Moreau
Dans son livre, Yvon Joseph Moreau nous présente plus de quarante billets sur Dieu. Le Dieu des chrétiens, comme nous le percevons, notamment depuis Vatican II. Un dieu aimant, compatissant; un guide, un modèle, un compagnon, et bien plus. Ce sont aussi des valeurs et un mode de vie et de penser qui nous sont proposés dans ses écrits. Il le fait en utilisant des mots simples et en relatant ses expériences de vie et de spiritualité. La foi, l'espérance, la paix, l'amour, etc., sont des prolongements de son expérience ou de sa connaissance de Dieu.
Le Dieu que nous offre ce moine cistercien est-il le vrai Dieu? N'a-t-il pas trop les caractéristiques que les humains modernes veulent bien lui attribuer? La paix, la charité et l'amour sont-ils possibles sans Dieu? Le Dieu des chrétiens n'est-il qu'une vue de l'esprit, un réconfort, un idéal pour nous aider à passer à travers les épreuves ou les difficultés de la vie?
Même après avoir lu ce livre, Dieu demeure bien mystérieux pour moi. Ma recherche de Dieu n'est vraisemblablement pas complétée. Je devrai probablement le chercher autrement et inlassablement.
Référence : MOREAU, Yvon Joseph. «Offrir Dieu». Médiaspaul, 2012. 108 pages.
Le Dieu que nous offre ce moine cistercien est-il le vrai Dieu? N'a-t-il pas trop les caractéristiques que les humains modernes veulent bien lui attribuer? La paix, la charité et l'amour sont-ils possibles sans Dieu? Le Dieu des chrétiens n'est-il qu'une vue de l'esprit, un réconfort, un idéal pour nous aider à passer à travers les épreuves ou les difficultés de la vie?
Même après avoir lu ce livre, Dieu demeure bien mystérieux pour moi. Ma recherche de Dieu n'est vraisemblablement pas complétée. Je devrai probablement le chercher autrement et inlassablement.
Référence : MOREAU, Yvon Joseph. «Offrir Dieu». Médiaspaul, 2012. 108 pages.
8 juil. 2013
Des légumes au dessert : quelle idée!
Des desserts à base de légumes : cela a de quoi surprendre. C'est pourtant ce que nous proposent en 48 recettes mesdames Annik De Celles et Andréanne Martin.
En introduction, madame De Celles nous explique comment elle en est venue à développer des recettes de dessert particulièrement originales : grossesse difficile, risque élevé de diabète, etc., et, surtout, un grand désir de «...changer les difficultés en occasions de rendre la vie encore plus...délicieuse !» (page 18).
Dans son mot de la nutritionniste, madame Martin suggère de «Bien manger sans culpabilité»; il s'agit, selon elle, «...d'augmenter ses portions quotidiennes de légumes et ainsi de vitamines, de fibres et d'antioxydants en s'offrant un bon dessert qui contient moins de calories, de gras et de sucre que ceux que l'on consomme habituellement.» (pages 21 et 22).
Voici quelques titres de recettes pour susciter votre intérêt et stimuler vos papilles gustatives :
- Rutatarte au sucre
- Carrés aux dattes et à l'aubergine
- Brownies à l'aubergine
- Crème brûlée à la courge
- Grands-pères gourganes, aubergine et bleuets.
Les auteures présentent les ingrédients, le mode de préparation et les valeurs nutritives de chaque recette. Le livre est bien illustré, sans superflu pour ainsi aller à l'essentiel : de beaux et bons desserts.
Laissez-vous surprendre!
Référence : DE CELLES, Annik et Andréanne Martin. «Desserts santé pour dents sucrées». Les Éditions du Trécarré, 2012. 127 pages.
En introduction, madame De Celles nous explique comment elle en est venue à développer des recettes de dessert particulièrement originales : grossesse difficile, risque élevé de diabète, etc., et, surtout, un grand désir de «...changer les difficultés en occasions de rendre la vie encore plus...délicieuse !» (page 18).
Dans son mot de la nutritionniste, madame Martin suggère de «Bien manger sans culpabilité»; il s'agit, selon elle, «...d'augmenter ses portions quotidiennes de légumes et ainsi de vitamines, de fibres et d'antioxydants en s'offrant un bon dessert qui contient moins de calories, de gras et de sucre que ceux que l'on consomme habituellement.» (pages 21 et 22).
Voici quelques titres de recettes pour susciter votre intérêt et stimuler vos papilles gustatives :
- Rutatarte au sucre
- Carrés aux dattes et à l'aubergine
- Brownies à l'aubergine
- Crème brûlée à la courge
- Grands-pères gourganes, aubergine et bleuets.
Les auteures présentent les ingrédients, le mode de préparation et les valeurs nutritives de chaque recette. Le livre est bien illustré, sans superflu pour ainsi aller à l'essentiel : de beaux et bons desserts.
Laissez-vous surprendre!
Référence : DE CELLES, Annik et Andréanne Martin. «Desserts santé pour dents sucrées». Les Éditions du Trécarré, 2012. 127 pages.
26 juin 2013
«Le mandarin de l'ombre - De la Grande noirceur à la Révolution tranquille» de Roch Bolduc
Roch Bolduc était venu nous faire une présentation
au milieu des années 1970 dans le cadre d’un cours de finances publiques à
l’Université Laval. C’est le bon souvenir de cette présentation qui m’a incité
à lire le témoignage de sa vie, notamment dans la fonction publique québécoise,
dans le secteur privé et au Sénat canadien. Il nous livre, entre autres, ses
commentaires sur les événements et les personnages qui l’ont marqué.
Les trois premiers chapitres sur son enfance et ses
études ont peu suscité mon intérêt. Je suis toutefois content d’avoir persévéré
dans ma lecture, car les chapitres suivants sont riches en renseignements,
souvenirs, commentaires et bilans.
J’ai particulièrement aimé la section intitulée « À
Kingston» (pages 191 à 199) où pendant un an, 1972-1973, il est basé au Collège
de la défense; ce n’est cependant qu’un port d’attache d’où il partira souvent
pour parcourir le monde.
Les pages 252 à 255 sont aussi dignes de mention. Il nous
y livre ses opinions et ses constats sur des sujets comme les difficultés de
réformer et de contenir l’appareil gouvernemental. Les deux dernières phrases
de la page 255 traduisent bien sa pensée : «Morale : prudence et
modération dans l’intervention gouvernementale. Le public n’en demande peut-être
pas tant!». D’ailleurs, à la page 172, il nous avait déjà servi un
avertissement : «Or, qui dit planification dit intervention. Au pouvoir,
c’est toujours tentant d’intervenir et rares sont les planificateurs qui
recommandent de ne rien faire!». Autre sujet où il a un point de vue assez
tranché : les bonis aux gestionnaires de la fonction publique (page 289).
Il passe parfois très vite sur certains sujets importants,
ce qui peut même devenir une lacune. À titre d’exemple, à la page 283, il
enfile successivement politique
monétaire, pauvreté, visites officielles en Algérie et au Maroc, l’amélioration
du processus budgétaire, l’an 2000, la vie dans l’opposition. En ne nous
présentant que le menu, il nous laisse, bien évidemment, sur notre appétit.
Autre critique : une bonne révision aurait
été importante pour corriger des coquilles, comme à la page 275 où l’OMC
devient «…l’Office mondial du commerce…»;
heureusement, à la page 292, cette organisation retrouve sa bonne appellation,
soit l’Organisation mondiale du commerce.
La biographie de Pierre Nepveu sur Gaston Miron (voir mon commentaire du 3 avril 2012) nous
présentait le Québec du vingtième siècle par le prisme du monde littéraire.
Roch Bolduc nous le présente d’un tout autre angle, celui de l’administration
publique.
Référence : BOLDUC, Roch. «Le mandarin de l’ombre - De
la Grande noirceur à la Révolution tranquille». Les éditions du Septentrion,
2012. 347 pages.
5 mai 2013
C'est arrivé aux États-Unis
À la fois incroyable et inquiétant ce que je viens de lire dans The Economist, et dont je vous rapporte le mot à mot :
«Thirteen female prison officers in Baltimore were charged with colluding with gang members in a state jail. The guards allegedly smuggled phones, pills and other items for the prisoners. Four of them became pregnant after sleeping with the gang's leader; two had his name tattooed on their bodies. Maryland's prison service said it was working to root out corruption and that its jails "have never been safer".»
Les gestionnaires de la prison semblent avoir un certain sens de l'humour.
Source : The Economist, édition du 27 avril 2013, page 6, au bas à droite.
«Thirteen female prison officers in Baltimore were charged with colluding with gang members in a state jail. The guards allegedly smuggled phones, pills and other items for the prisoners. Four of them became pregnant after sleeping with the gang's leader; two had his name tattooed on their bodies. Maryland's prison service said it was working to root out corruption and that its jails "have never been safer".»
Les gestionnaires de la prison semblent avoir un certain sens de l'humour.
Source : The Economist, édition du 27 avril 2013, page 6, au bas à droite.
16 mars 2013
«La grande aventure de l'humanité» de Arnold Toynbee
Je viens de refaire le fascinant voyage dans le temps que
nous a offert Arnold Toynbee dans son œuvre intitulée «La grande aventure de
l’humanité». Je l’avais lue il y a trente-cinq ans, et en tournant la dernière
page cette fois-ci, j’ai eu envie de m’y remettre une troisième fois tellement
ce livre est riche en renseignements et en enseignements sur notre histoire.
Toynbee fait la genèse de la naissance, du développement,
de la consolidation, de l’expansion, de l’apogée, du déclin, de la résurgence, de
la régénérescence et de l’anéantissement des empires et des civilisations. Il
décrit les héritages qu’ils ont laissés sur les plans de la connaissance, de la
vie politique, économique, scientifique, culturelle et religieuse. Il examine
aussi les relations qu’ils ont entretenues et les alliances qu’ils ont conclues. Il rappelle les luttes
internes et les révoltes qui sont survenues à divers moments, ainsi que les guerres
où ils se sont affrontés ou se sont défendus contre des envahisseurs.
Les changements technologiques et leurs conséquences sur
les modes de vie sont bien présents dans ses analyses. De l’invention de
l’agriculture et de l’élevage, aux prouesses que constituaient le drainage et
l’irrigation des terres chez les premières civilisations jusqu’à la révolution
industrielle, tout y passe que ce soit sur les plans civil ou militaire.
Les nombreux personnages et les groupes humains qui ont
laissé une trace dans l’histoire de l’humanité ne sont pas négligés dans son
livre, tout comme les écoles de pensée ou les écoles philosophiques, les
artistes, les écrivains, etc.
Comme, selon lui, «…, la religion est la plus importante
de toutes les expériences et de toutes les activités humaines.» (page 141), il
met en évidence les différences entre les religions et leurs points communs
ainsi que les différends théologiques à l’intérieur des religions,
particulièrement chez les chrétiens. D’ailleurs, aux personnes qui
s’intéressent à l’histoire des religions, je suggère, en particulier :
- Le
chapitre 17, où l’on retrouve, entre autres, des références aux sources de
mythes des Écritures, comme le déluge (page 134).
- Le
chapitre 25, où Toynbee identifie cinq prophètes du sixième siècle avant Jésus-Christ,
dont quatre «…influencent encore l’humanité de nos jours,…» (page 173) :
Zarathoustra, Deutéro-Isaïe, Bouddha, Confucius. Le cinquième est Pythagore.
L’iranien Zarathoustra serait à l’origine de «conceptions spirituelles» comme
l’immortalité, le Jugement dernier et l’action de Dieu par l’entremise du
Saint-Esprit (page 174).
- Le
chapitre 38, où l’auteur nous présente, entre autres, Marie en «…Isis
hellénisée.» (page 280) et Jésus qui «…récusait lui-même l’idée de sa
divinité.» (page 281), ainsi que les concurrents de celui-ci dans le rôle de «Sauveur»
(page 283) et celui de «Dieu incarné» (page 284).
- Les
chapitres 49 portant sur «Mahomet, le prophète et l’homme d’État» et 50 sur
«L’expansion de l’État islamique». Le passage (pages 350 et 351) sur comment le
successeur du prophète, Abou Bakr, a réussi à convaincre des insurgés de s’unir
à lui est particulièrement intéressant.
Dans les derniers chapitres, l’auteur s’arrête sur là où
en est rendu l’humanité depuis l’avènement de la révolution industrielle. Il
nous livre aussi ses pensées, ses réflexions et ses inquiétudes quant à son avenir et celui de l’ensemble de la biosphère. Il
souligne les progrès matériels importants dans divers domaines, mais il estime
que l’Homme «…n’a pas accru ses potentialités spirituelles.» (page 544). Il
voit aussi «…une contradiction entre le morcellement politique de l’oikoumenè…» et son «…unification
globale…sur les plans technologique et économique. Cette monstrueuse erreur de
jugement constitue vraiment le nœud du drame que vit l’humanité aujourd’hui.
L’une ou l’autre forme de gouvernement mondial est indispensable pour maintenir
la paix…» (pages 555 et 556). S’il pouvait jeter un coup d’œil à là où nous en
sommes, il verrait que de lents progrès vers cet objectif sont en cours.
Ce livre de Toynbee est un immense trésor de
connaissances en 563 pages. Il peut sembler ironique de dire que c’est une
synthèse, mais tenant compte du sujet et du fait que son œuvre maîtresse sur
l’histoire a été publiée en 12 volumes, 563 pages, c’est, sans contredit, un
tour de force intellectuelle et bel et bien une synthèse.
Toynbee a écrit, et soulignons qu’il est décédé en 1975,
«Le futur est énigmatique, mais il semble possible que, au chapitre suivant de
l’histoire de l’oikoumenè, la
direction passe de l’Amérique à l’Asie orientale.» (page 44) jouant ainsi,
à sa façon, le rôle de prophète.
Tous devraient avoir la possibilité de lire ce livre. Ce
qui me surprend, c’est que bien des gens qui ont étudié l’histoire à
l’université, et dans certains cas l’enseignent maintenant, n’ont jamais entendu parler de Toynbee ou ne
s’en souviennent pas. Il est pourtant reconnu comme étant l’un des plus grands
historiens que le vingtième siècle ait connus.
Je ne passerai jamais à l’histoire, mais je suis content
qu’elle soit passée chez moi grâce à Toynbee.
Références :
Toynbee, Arnold. «La grande aventure de l’humanité».
Elsevier Séquoia, 1977. 563 pages. Une édition plus récente a été publiée chez
Payot.
La version originale
«Mankind and Mother Earth. A narrative history of the world» a été publiée en 1976 chez Oxford University Press.
14 janv. 2013
Les cent ans de «Le Grand Meaulnes»
Pour souligner les cent ans, en 2013, de la publication de l'oeuvre maîtresse d'Alain (Henri) Fournier, la revue The Economist nous offrait le 22 décembre dernier une brève biographie de cet écrivain. En trois pages, on découvre sa principale source d'inspiration, et on en apprend sur son influence auprès d'auteurs anglophones, comme Henry Miller, F. Scott Fitzgerald et John Fowles. Sa fin tragique, en 1914, alors qu'il n'avait même pas trente ans, laisse place à bien des interrogations et des suppositions sur ce qu'aurait pu être sa contribution d'ensemble à la littérature française. D'ailleurs, la revue nous signale que son livre tombe peut-être en désuétude dans l'enseignement parce qu'il «...doesn't fit into any movement or genre.»
Référence : The Economist, édition du 22 décembre 2012, pages 134 à 136.
Référence : The Economist, édition du 22 décembre 2012, pages 134 à 136.
3 janv. 2013
Parallèle entre l'UE et le Saint empire romain
L'édition du 22 décembre de The Economist comporte un article particulièrement intéressant qui abonde en comparaisons entre l'Union européenne et le Saint empire romain. Il y est question des principes de base : résolution pacifique des conflits plutôt que militaire, des mécanismes de règlement des différends, de gouvernance, de convertibilité des monnaies, de diversité culturelle et des religions, du respect des différences linguistiques ainsi que des problèmes ayant mené à la fin de l'expérience antérieure de l'intégration européenne. Un sous-titre est évocateur du contenu de l'article : The old empire offers surprising lessons for the European Union today.
Référence : The Economist, édition du 22 décembre 2012. « The Holy Roman Empire : European disunion done right», pages 78 à 80.
Référence : The Economist, édition du 22 décembre 2012. « The Holy Roman Empire : European disunion done right», pages 78 à 80.
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