Les neuf «Lettres à un jeune politicien» de Lucien
Bouchard sont en quelque sorte un aide-mémoire sur des moments marquants, pour
le Québec et lui, de la deuxième moitié du vingtième siècle sur le plan
politique. Il nous rappelle comment il les a vécus et les enseignements qu’il
en a tirés, ce qui lui permet d’y ajouter ses conseils. Il y relate les virages
qu’il a effectués au cours de sa vie politique, comme au moment de l’échec de
l’Accord du lac Meech et à la suite de la campagne référendaire de 1995 où il
est passé de la scène politique à Ottawa à celle de Québec.
Ces lettres révèlent bien des dimensions de la
personnalité et du caractère de monsieur Bouchard ainsi que sa capacité de séduire
et de convaincre ses concitoyens. Il a su incarner le ressentiment et la
déception de bien des Québécois à la
suite de l’échec de Meech. Ses qualités d’orateur et ses discours passionnés
ont permis au camp du Oui lors de la campagne référendaire de 1995 d’éviter une
raclée et d’entretenir chez ses militants l’espoir que la prochaine fois
pourrait être la bonne. Pour les tenants du Non, ils ont été à même de
constater qu’il faut plus qu’une bonne cause lorsque le porte-parole des adversaires
est redoutable et admiré de ses concitoyens. Cela n’a pas été sans rappeler que
lors de la campagne référendaire de 1980, ce fut l’intervention d’un autre
leader en qui bien des Québécois avaient confiance qui a nettement contribué à
la victoire décisive du camp du Non.
Une dixième lettre pourrait s’ajouter à celles de
monsieur Bouchard. Une lettre de mise en garde et d’appel à la prudence lorsque
éloquence, charisme, passion, magnétisme en viennent à l’emporter, ou presque,
sur la logique, la raison et le bon sens.
Enfin, le livre de monsieur Bouchard est avant tout un
appel à la participation des jeunes à la vie démocratique et à leur engagement
en politique active. L’extrait suivant résume bien, selon moi, son
intention :
«…nos plus
brillants esprits doivent, de toute urgence, investir les partis politiques et
les lieux de pouvoir. C’est désormais à eux, c’est-à-dire à toi et à tes jeunes
concitoyens, d’affronter les grands défis du temps : l’éducation, la
santé, l’économie, l’environnement, les finances publiques.» ( page 115).
Référence : Bouchard, Lucien avec Pierre Cayouette.
«Lettres à un jeune politicien». VLB
Éditeur, 2012. 120 pages.
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