Ce livre est un ouvrage de vulgarisation sur l’évolution
de la connaissance de l’univers, bien que certains passages demeurent
difficiles à saisir, du moins pour moi, en particulier ceux sur la contribution
d’Einstein. Son auteur nous y signale les limites actuelles des connaissances
ou les méconnaissances qui subsistent, laissant ainsi grande ouverte la porte
aux recherches des astrophysiciens passionnés de découvrir les secrets encore
bien gardés du firmament. D’ailleurs, ces scientifiques affirment ne pas
connaître «…la nature de 95 % du contenu du cosmos.» (page 343).
Le professeur Thuan* nous y décrit les débuts de l’univers, son
expansion, la mesure de son âge, sa composition et bien d’autres de ses
caractéristiques connues, bien que son commencement en soi, le temps zéro,
demeure une énigme. Il y est question de lumière, d’espace, de temps, de masse,
d’énergie, de matière, de mouvement, de gravité, de trous noirs, etc. Les
avancées technologiques qui nous permettent de mieux connaître le cosmos sont
également mentionnées.
La contribution de plusieurs personnes à la compréhension
du ciel y est présentée, dont celle des Pythagore, Platon, Aristote, Ptolémée,
Thomas d’Aquin, Copernic, Brahe, Galilée, Kepler, Newton et Hubble. Einstein
est immanquablement celui à qui l’auteur consacre le plus de pages.
Thuan y fait aussi un examen des sites antiques à divers
endroits de la terre; ceux-ci nous révèlent les connaissances en astronomie de
nos lointains ancêtres. Certains cherchaient à interpréter dans le ciel le
«destin des hommes» (p. 130), jouant déjà alors le rôle d’astrologues.
D’autres, plus pragmatiques, cherchaient à y comprendre l’évolution des saisons
et du climat en vue d’organiser la vie de leur communauté, en particulier les
activités agricoles. Les voyageurs y voyaient un bon moyen de s’orienter sur
terre ou en mer et ce, jusqu’à relativement récemment.
L’évolution de la perception
de la terre dans l’univers y est présentée. Sa position au centre de l’univers
a constitué un acte de foi pendant au moins deux millénaires. Aujourd’hui, même
notre soleil ne l’est plus : il n’est qu’une étoile parmi d’autres. Quant
à la Voie lactée, elle ne serait qu’une parmi les «… quelque 400 milliards de
galaxies, chacune contenant des milliards de soleils.» (p. 332).
Étant donné les origines communes des diverses
composantes de l’univers, il est facile d’imaginer que la vie et la conscience
puissent exister ailleurs que sur la terre. Toutefois, l’auteur offre une toute
autre perspective : «L’existence de la vie est extrêmement improbable et
dépend d’un équilibre très précaire et
d’un concours de circonstances extraordinaires. Modifiez un tant soit peu
certaines constantes fondamentales et quelques conditions initiales, et nous
n’existerons plus.» (p. 413)
Des réponses sont données à de multiples interrogations
dans ce livre. Elles sont assez souvent complètes; parfois, elles ne sont que
partielles et, quelques fois, elles demeurent des hypothèses en attendant le
développement des connaissances. En voici des exemples :
L’univers est-il fini ou infini?
Y a-t-il un seul univers ou de multiples univers (les
multivers)?
Pourquoi la nuit est-elle noire?
L’univers mourra-t-il dans le feu ou dans la glace?
À la fin de son ouvrage, l’auteur explore le lien entre
la science et la spiritualité. Il nous suggère, entre autres, que «Les champs
d’action de la science et de la spiritualité sont complémentaires.» (p. 428),
et que «… l’homme, pour ne pas perdre son humanité, a besoin des deux…» (p.
429).
Une fois ma lecture complétée, j’ai eu envie de
recommencer pour continuer d’apprendre, car elle m’a révélé, encore une fois, l’immensité
de mon ignorance.
*Trinh Xuan Thuan est né au Vietnam. Il a été élevé dans
les traditions bouddhiste et confucéenne. Il a fréquenté le lycée français de
Saigon. Il a fait des études d’astrophysique aux États-Unis, et il est
professeur d’astrophysique à l’Université de Virginie.
Le mot «vertige» est bien approprié pour le titre de cet ouvrage. On se rend compte, à la lecture de ce résumé, qu'on est bien peu de choses et nos préoccupations quotidiennes deviennent tout à coup un peu dérisoires. Merci Jean-Pierre pour cette recension d'un ouvrage qui semble fort intéressant.
RépondreSupprimer- Jean-Claude
Jean-Claude, c'est grâce à «blogualisation» que j'ai pris connaissance de ce livre. C. Lamonde avait référé, dans un commentaire, à l'émission «La grande librairie». J'enregistre depuis cette émission pour l'écouter par tranche de 20 à 30 minutes, tout en faisant des exercices pour améliorer ma flexibilité.L'auteur de «Vertige...» y était présent l'un de ces jours, et son entretien avec l'animateur m'a amené à acheter son livre. «Fort intéressant», comme tu l'indiques ici. J-P
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