Panneton retrace d’abord les
origines familiales de Pierre Laporte, ainsi que ses années de formation. Il
passe ensuite à ses années consacrées au journalisme, en particulier lorsque
Laporte fut correspondant parlementaire du journal Le Devoir à Québec, à l’époque où l’Union nationale de Maurice Duplessis régnait sur le Québec.
Le travail de journaliste ne
suffit pas à Laporte. Il y ajoute, de 1954 à 1959, la direction de la revue L’Action nationale. Il «…souhaite faire
de la revue un espace de discussion entre les mouvances nationalistes. » (page
187), ce qui s’avère ardu, pour ne pas dire impossible, à réaliser.
La carrière politique de Pierre
Laporte s’amorce au début des années 1960, après des tentatives infructueuses à
la fin des années 1950. Député, ministre et leader parlementaire sont des
responsabilités qu’il assume au sein de « l’équipe du tonnerre » de Jean
Lesage, tout en participant aux débats de fond, en particulier sur l’avenir du
Québec au sein du Canada et de la langue française.
Viennent ensuite les années
dans l’opposition de 1966 au début de 1970. Au retour des Libéraux à la
direction du gouvernement, il se voit confier des responsabilités importantes,
avant de connaître une fin tragique, en octobre 1970, à l’âge de 49 ans.
La conclusion de Panneton et
la préface de Gilles Lesage résument bien la carrière impressionnante de cet
homme, notamment sa contribution au journalisme, aux débats d’idées et à la
gouverne du Québec. Ce livre est, sans contredit, utile aux personnes qui s’intéressent à l’histoire
moderne du Québec, en particulier si
elles ont moins de 50 ans. Elles y liront que Pierre Laporte n’a pas été qu’une
victime du FLQ. Il a été « un homme d’action » (p.9), un « réformiste engagé »
(p.13), « un leader solide et coriace »
(p.14).
Est-ce, toutefois, une
biographie de ce personnage?
Gilles Lesage écrit en
préface « C’est, étrangement, la première biographie consacrée à cette
personnalité québécoise importante du siècle dernier. » (p.9). Pourtant,
l’auteur indique, en introduction : « Il ne s’agit donc pas d’une
biographie sur l’homme.» (p.27)
Enfin, il aurait été intéressant que Panneton soit plus explicite sur la nature et la portée du « scandale du gaz naturel » (pp. 135 et 136) révélé par Pierre Laporte en 1958 «… et qui constitue le scoop de sa carrière…» de journaliste. Parmi les politiciens directement impliqués dans cette affaire, il y en a deux qui ont ensuite réussi à devenir Premier ministre du Québec, ce qui n’est quand même pas rien. Un sort nettement à l’opposé de celui réservé au ministre Irénée Vautrin, en 1935, pour l’achat d’une culotte aux frais des contribuables.
Panneton, Jean-Charles. « Pierre Laporte ». Les éditions du Septentrion, 2012. 436 pages