La pandémie nous ayant empêchés, mon épouse et moi, d’aller voir, en avril dernier, l’exposition d’œuvres de William Turner (1775-1851) au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), pourquoi ne pas, à tout le moins, lire et contempler le livre l’accompagnant, dont voici des extraits.
Qu’est-ce que le sublime?
Edmund Burke, écrivain
irlandais, le décrit ainsi : «… un sentiment qui naît du spectacle
grandiose des forces de la nature, une «« délicieuse horreur »» inspirée par
des conditions extrêmes et absolues : le terrible, l’étrange, l’obscur ou
la grandeur sans limites. » (page 7).
« Pour les philosophes
romantiques, le sublime «« enlève, ravit et transporte »» suscitant l’émotion
la plus forte que l’esprit puisse ressentir. » (p. 7).
Quelle a été la contribution
de William Turner à l’expression du sublime?
André Gilbert nous la résume
en indiquant qu’il a représenté « … des thèmes universels comme la sensation de
la lumière, le passage du temps et la fragilité de la condition humaine…». Il «
… a souvent été décrit comme un précurseur de l’impressionnisme, puis de
l’abstraction du XXè siècle.» (p. 112)
Les oeuvres
Un bon nombre d’œuvres de
Turner sont reproduites dans cette publication du MNBAQ. Il y a du flou, du
mystérieux, de « l’indéfinissable » (p. 94) dans ses œuvres. Mais, il y a
surtout de quoi captiver notre regard, stimuler notre imaginaire et donner
l’envie d’y revenir. Les voir dans leur forme originale aurait été apprécié.
Les circonstances en ont décidé autrement.
Une mention spéciale va à
l’histoire du tableau « Scène dans le
Derbyshire. Les hauteurs d’Abraham, Matlock Bath » rendue par Daniel Drouin
(pp. 24 à 35). C’est une œuvre de Turner cédée au MNBAQ par la succession de
Maurice Duplessis, ancien premier ministre du Québec.
Des rendez-vous manqués
Fin novembre 1989, un samedi
après-midi, il pleut abondamment à San Francisco. Une visite au musée s’impose.
Ce que j’y vois dans quelques salles suscite peu mon intérêt. J’entre ensuite
dans une salle où il y a des œuvres de Turner : je suis ébahi! Toutefois,
avant même que je puisse les regarder de près, on annonce que le musée ferme
dans quelques minutes. Mon premier rendez-vous avec l’univers de Turner devra
attendre. Naît l’espoir de les revoir un jour. Le temps passe et l’oubli se
substitue à l’espoir.
Une trentaine d’années plus tard, la promotion de l’exposition « Turner et le sublime » au MNBAQ ravive le souvenir de 1989. La pandémie a toutefois le dessus, et l’exposition est malheureusement remballée. Et voilà un autre rendez-vous manqué avec les œuvres de Turner. Une fois passée la déception et cherchant un cadeau à offrir à mon épouse pour la Fête des mères dans un contexte où tous les commerces dits non essentiels sont fermés, je vais sur la page Internet de la boutique du musée. La publication accompagnant l’exposition est encore disponible. Ce fut un cadeau qu’elle a grandement apprécié. Il faut dire que, tant sur le plan du contenu que de la présentation, c'est un très beau livre.
Devrai-je un jour aller à la Tate de Londres pour finalement passer du temps avec les oeuvres de William Turner?