Baruch Spinoza est un
philosophe qui a vécu en Europe, aux Pays-Bas, au dix-septième siècle. Selon
Frédéric Lenoir, sa pensée «… constitue une véritable révolution politique,
religieuse, anthropologique, psychologique et morale.»
(page 13).
Il sera banni de la
communauté juive en raison de ses prises de position. Ses oeuvres seront d’ailleurs
«condamnées
par toutes les religions» (p. 14), ce qui rend particulièrement
attrayant d’aller à la découverte de son raisonnement. Lenoir souligne que «Spinoza
critique toutes les religions lorsqu’elles activent les passions tristes des
individus…lorsqu’elles se détournent de leur unique vocation – favoriser le
développement de la justice et de la charité…» (p. 90).
Les passages du livre
portant sur les prophètes (pp. 62 à 64) m’ont particulièrement intéressé, dont
ceux-ci :
«C’est par le biais de
l’imagination, et non de l’esprit, que s’exprime le don de prophétie.»
(p. 62).
«Bref, le discours
prophétique ne doit jamais être pris à la lettre, mais toujours interprété,
relativisé, précisément parce qu’il est relatif à l’imagination, au
tempérament, aux opinions et au mode de vie du prophète.»
(p. 64)
Lenoir signale que Spinoza a
négligé les dimensions du «cœur» et «identitaires» de
la religion qui conduisent des croyants «à des sommets d’humanité»
(pp. 98 et 99) et à des liens émotionnels favorisant le
développement de valeurs familiales et
communautaires.
Par ailleurs, il indique que
«Spinoza
est le père de notre modernité politique.» Il serait aussi «… le
premier théoricien de la séparation des pouvoirs politiques et religieux et le
premier penseur moderne de nos démocraties libérales.»
(p. 109)
Lenoir le présente aussi
comme le «maître de la sagesse», «un
guide vers la joie» qui conduit à «une vie bonne et
heureuse» (pp. 122,123). En outre, le Spinoza de Lenoir fait
valoir que le «moteur du changement»
chez l’humain, «c’est le désir»
(p. 164). «Il ne faut pas diminuer ou supprimer le désir, mais
l’orienter par la raison.» (p. 167), car, «La
gestion du désir, sa réorientation, deviennent la clé du bonheur et de
l’épanouissement.» (p. 170)
Lenoir n’a découvert Spinoza
qu’en 2012, et «ce fut un coup de foudre»
(p. 10). Il l’«aime profondément»
(p. 203). Tout comme lui, il «recherche la vérité et la sagesse»
(p. 208). Il adhère au spinozisme tout en étant, toutefois, en mesure d’en
identifier les travers. Il est d’ailleurs en désaccord avec le philosophe sur
«…sa
conception de la femme et sa vision des animaux.»
(p. 204) ainsi que sur son «rationalisme absolu»
(p. 206)
C’est grâce à l’émission Second Regard à Ici Radio-Canada Télé
que j’ai pu découvrir le tandem de philosophes Spinoza-Lenoir.
Lenoir, Frédéric. «Le miracle Spinoza – Une philosophie pour éclairer notre vie». Fayard, 2017. 221 pages.