New York de Edward
Rutherfurd est l’histoire romancée d’une ville à la fois mythique et
contemporaine. Une cité marquée et marquante de l’histoire des derniers
siècles.
Rutherfurd reprend, dans ce
livre, son scénario, devenu traditionnel dans ses romans, où des familles se
côtoient de génération en génération pour vivre ensemble l’évolution d’une
société. Ses familles imaginaires, quoique vraisemblablement tout à fait
typiques des diverses époques, y côtoient les George Washington, Benjamin
Franklin, Abraham Lincoln et bien d’autres personnages de l’histoire américaine,
à des moments importants et critiques, comme la révolution (1776-1783) et la
guerre de sécession (1860-1866).
L’auteur nous fait vivre,
par l’entremise de ses personnages, tout ce que New York peut signifier ou
offrir : rêve, espoir, liberté, ambition, richesse, excès, démesure, pauvreté,
échec, misère, violence, abus, trahison, tricherie; en somme, de bons ingrédients pour un roman.
Aussi, que serait une
histoire sur New York sans références à
son rôle comme plaque tournante du commerce, de la finance, de l’industrie et
de tout autre chose qui touche de près ou de loin à l’économie, sans oublier
les périodes de récession ou de crise. Le lecteur est servi à souhait sur le
thème des affaires.
Rutherfurd n’oublie pas pour
autant de nous décrire l’évolution de l’espace occupé par la ville, de son
architecture, de ses services publics, de
ses activités culturelles, de la vie des bourgeois et des journaliers, des
conditions d’existence des nombreux immigrants, etc. Il nous rappelle que les
drames font partie de l’histoire de New York, dont l’incontournable 11
septembre 2001 qu’il fait vivre à quelques-uns de ses personnages.
Un aspect particulièrement
intéressant, et brièvement abordé par Rutherfurd, a trait à la notion de propriété qui diffère chez les Européens de chez les Premières nations. Celles-ci
n’avaient pas idée qu’en retour de biens insignifiants, elles en venaient à
concéder des terres aux nouveaux arrivants européens : «Since Indians did not personnnaly own land,
the idea that Minuit was buying the land in perpetuity would never have occured
to them… No wonder there had been friction down the years.» (page 19) Friction nous apparaît ici comme un
euphémisme tenant compte de ce qui s’est passé à l’arrivée des Européens et par
la suite en Amérique. Difficile d’imaginer pire sur le plan de la spoliation
que ce qui a été vécu par les peuples indigènes de la planète, bien que,
aujourd’hui, nous, descendants des colonisateurs européens, vivions dans le
confort les conséquences du péché originel de nos ancêtres dans les Amériques.
Ce livre de Rutherfurd est captivant,
mais il n’a pas suscité chez moi le même intérêt et le même plaisir que son «Sarum»
et son «London».
P.S. : Un passage du
livre où il est question de l’origine du mot dollar m’a incité à écrire un
commentaire à ce sujet, à partir de diverses sources, il y a quelques mois : https://jailuetvous.blogspot.ca/2017/09/dou-vient-le-mot-dollar.html
https://penguinrandomhouse.ca/books/159191/new-york#9780385664271