Ce livre constitue, en quelque sorte, les mémoires ou l’autobiographie
de l’auteur avec, comme toile de fond, l’histoire politique récente du Québec.
C’est le parcours d’un militant, d’un homme engagé dans un parti politique et
qui a accompagné bien des dirigeants du Parti libéral du Québec (PLQ) tant dans
leur gouverne des affaires de l’État que dans leur rôle de chef de l’opposition
officielle. Parisella y relate notamment ses expériences en tant que Directeur
général du PLQ et Chef de cabinet du Premier ministre. Il y raconte aussi, brièvement,
son enfance, ses études, ses amitiés, sa vie familiale, etc., dans le Québec de
la deuxième moitié du vingtième siècle notamment.
L’auteur nous rappelle des moments marquants de la vie
politique québécoise et canadienne, dont les deux référendums sur l’avenir
politique du Québec, la négociation de l’Accord du lac Meech et l’échec de sa
ratification, la Crise d’Oka, etc.
Parisella va à l’essentiel. Il ne se perd pas, et ne nous
perd pas, dans les détails. Ce sont surtout les chapitres où il est question de
sa collaboration avec Robert Bourassa qui sont les plus intéressants; cette
collaboration l’a certes marqué sur les plans professionnel et personnel. Il
insiste sur l’importance du lien fédéral pour l’ancien Premier ministre, et ce,
même dans les mois qui ont suivi l’échec de Meech. Voici l’extrait qui témoigne le mieux de la position de monsieur Bourassa à ce sujet : «La sécurité et le développement économiques du
Québec reposaient, selon lui, sur une union économique, monétaire et politique.
Le lien fédératif était donc essentiel.» (page 207)
Il y a des passages du livre qui font sourire, comme la
«cage à homards» de Jacques Parizeau qui devient une marmite où les Québécois sont
«…des homards jetés dans l’eau bouillante après une victoire référendaire.» (page
295). (Il faut toutefois préciser que lorsque cette information a été publiée
en 1995, Radio-Canada aurait erré en référant aux homards jetés dans l’eau
bouillante.) Aussi, pour qui connait bien la colline parlementaire à Québec, le
complexe «G» se substitue dans la mémoire de Parisella à l’édifice «J» comme
site du «bunker» (page 272). La méprise devient quelque peu loufoque lorsqu’il
indique : « Ces discussions survenaient souvent lors de nos longues
marches régulières sur le toit de l’édifice G, hiver comme été.» (page 273). Pour
qui ne connait pas Québec, le «G» a trente et un étages et son toit est
principalement utilisé comme tour de relais de signaux de communication;
personne n’irait s’y promener; le «J», lui, n’a que quatre ou cinq étages et
son toit se prête bien à la promenade de courte distance.
Référence : Parisella, John,E. «La politique dans la peau : mes années avec Robert Bourassa,
Claude Ryan, Daniel Johnson et Jean Charest». Les Éditions La Presse, 2015.
389 pages.
http://editions.lapresse.ca/nos-livres/categorie/biographies-recits-et-recueils/livre/la-politique-dans-la-peau/
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